Recrutements marathon : pourquoi les cadres n'en peuvent plus ?
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Recrutements marathon : pourquoi les cadres n’en peuvent plus ?

Recrutements marathon : pourquoi les cadres n’en peuvent plus ?

« De nombreux cadres et jeunes diplômés se plaignent de la longueur et de la complexité des processus de recrutement ; certains peuvent en effet durer trois, voire quatre mois, et avoir jusqu’à cinq entretiens »» précise Germouna Ahmet-Mbalek, consultante à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).

Un constat qui rejoint les résultats d’une enquête publiée par l’Apec le 28 mai. 90% des cadres interrogés souhaitent que les processus de recrutement n’excèdent pas trois entretiens et 52% souhaitent une première réponse à leur candidature dans un délai de trois semaines. « Le temps des recruteurs et des candidats n’est pas le même. »

Que l’on travaille ou même que l’on recherche un emploi, ces recrutements marathons sont très compliqués à vivre. En effet, alors que les processus de recrutement continuent de s’allonger, les durées d’indemnisation du chômage diminuent. « Non seulement il faut prévoir du temps pour chaque entretien, mais il faut aussi mobiliser beaucoup d’énergie pour s’y préparer, sans compter les coûts pour y arriver. »

« Faire à chaque fois un test technique » : un travail caché ?

Autre demande des cadres qui ressort de l’enquête, les candidats souhaitent être informés dès le début du processus de son déroulement (nombre d’entretiens et thématiques abordées dans ceux-ci, temps de réponse à chaque étape, réalisation éventuelle d’un test technique…). « Trop souvent, les candidats ne le découvrent malheureusement qu’au fur et à mesure »regrette le consultant de l’Apec.

Certaines étapes du processus posent problème. « Après une première présélection, certaines entreprises demandent aux candidats de réaliser un enregistrement vidéo via des plateformes dédiées. L’exercice est particulièrement stressant : il faut répondre devant la caméra à un certain nombre de questions qui défilent sur l’écran pendant que le chronomètre est affiché.dit Germouna Ahmet-Mbalek.

L’enquête de l’Apec pointe une autre pratique, celle des tests.  » Ça peut être fastidieux de passer un test technique à chaque fois, il y a des postes que j’ai refusé parce que je ne voulais pas passer un test technique., explique un data scientist cité dans l’enquête. Les cadres interrogés souhaiteraient que les tests soient plus rares et réservés aux candidats juniors. Ces tests chronophages posent un autre problème, celui de l’état des travaux réalisés.

Un graphiste postule dans une agence de communication, on lui demande de travailler sur un visuel de campagne, et celui-ci est ensuite utilisé même si le candidat n’est pas retenu. Il travaillait donc gratuitement. «  Cette pratique concerne le travail dissimulé, elle peut donner lieu à une requalification en contrat de travail, car il y a à la fois une prestation et un lien de subordination », souligne Anne Leleu, avocate, qui précise toutefois n’avoir connaissance d’aucun litige sur le sujet. Les candidats déboutés n’ont malheureusement ni l’énergie ni la disponibilité pour se lancer dans de longues actions en justice.

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