Records, anecdotes, tricheries… Ces petites histoires que vous ne connaissez peut-être pas sur les Jeux Paralympiques

Dans la grande histoire du sport olympique et paralympique, tout n’est pas qu’une question de classements de médailles et de podiums. Autour de ces moments sportifs emblématiques, il en existe d’autres, plus symboliques ou plus anecdotiques, qui ajoutent de la saveur et forgent les souvenirs de ces événements. Les Jeux paralympiques ne font pas exception. Voici une liste non exhaustive d’anecdotes que vous ne connaissez peut-être pas sur les Jeux paralympiques.

Des médailles aussi pour les guides

Si les sportifs sont davantage mis en avant, leur « bras droit » est tout aussi essentiel à leurs exploits. Mais ce n’est que depuis les Jeux olympiques de 2012 à Londres que guides et pilotes reçoivent également leurs médailles dans certaines disciplines (para-athlétisme, paracyclisme, paratriathlon).

Un test inspiré notamment des traditions de la Polynésie française

Très populaire dans le Pacifique, le va’a est l’une des embarcations utilisées pour les épreuves paralympiques. Cette embarcation, aussi appelée pirogue polynésienne, possède un balancier sur un côté du bateau, tandis que la pagaie est simple, et non double comme dans le kayak. Quatre titres de va’a seront décernés à Paris : le 200 m VL2 femmes et hommes, ainsi que le 200 m VL3 femmes et hommes.

Le Brésil, champion de football pour les aveugles

Nation la plus titrée en Coupe du monde de football, le Brésil a également le sens du ballon rond aux Jeux paralympiques. Depuis l’apparition du cécifoot en 2004 à Athènes, la Seleção remporte systématiquement le titre. Le meilleur résultat de la France est une médaille d’argent remportée à Londres en 2012.

Quand le rugby tourne rond

Pas de ballon ovale au rugby fauteuil, on joue avec un ballon rond. Autre « anomalie », les joueurs peuvent faire des passes vers l’avant. Le terme rugby est utilisé car il faut franchir la ligne de but avec son fauteuil tout en étant en possession du ballon. Autre point commun avec le rugby et qui a justifié son premier nom de « murderball », les contacts sont très rugueux. Les fauteuils roulants sont ainsi adaptés, et de deux types, un offensif, léger, et un défensif pour résister aux collisions et bloquer son adversaire.

Para-athlètes de niveau valide

Les performances des para-athlètes n’ont rien à envier à celles des Olympiens. Pour preuve, le record du monde du saut en longueur masculin, détenu par Markus Rehm depuis 2023, est de 8,73 m. Ce qui placerait l’Allemand dans le top 10 des performers de tous les temps parmi les athlètes valides. L’Algérien Abdellatif Baka, qui est malvoyant, a remporté le 1 500 m aux Jeux paralympiques de Rio en signant un meilleur chrono que le médaillé d’or aux JO quelques jours plus tôt, l’Américain Matthew Centrowitz (3’48″29, contre 3’50 »).

Pal Szekeres, Olympien à part entière

Le Hongrois est le seul athlète de l’histoire à avoir remporté une médaille aux Jeux olympiques et paralympiques. Médaillé de bronze en fleuret par équipes aux Jeux olympiques de Séoul en 1988, Szekeres a été victime d’un accident de bus en 1991, l’obligeant à utiliser un fauteuil roulant. Il a remporté six médailles, dont trois d’or, aux Jeux paralympiques entre 1992 et 2008. Deux médaillés olympiques ont ensuite été médaillés en tant que guide d’athlètes paralympiques : le Britannique Craig MacLean et le Français François Pervis.

Melissa Tapper et Bruna Costa Alexandre prolongent la fête

Les deux pongistes, qui ont participé aux Jeux olympiques avec l’Australie et le Brésil, ont probablement prolongé leur séjour. Tapper, paralysée du bras droit, et Costa Alexandre, amputée du bras droit, participeront également au tournoi paralympique de tennis de table. L’Australienne n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle avait déjà « doublé » à Rio, avant de décrocher l’argent dans sa catégorie aux Jeux paralympiques de Tokyo.

Paris d’abord

Alors que la capitale organisait les Jeux olympiques cent ans après avoir accueilli l’événement pour la dernière fois, les Jeux paralympiques se tiendront pour la première fois en France. Seule Tokyo a déjà accueilli les Jeux paralympiques à deux reprises, en 1964 et 2020, tandis qu’il faut remonter à 1988 pour que les Jeux olympiques et paralympiques se déroulent obligatoirement dans la même ville et utilisent les mêmes infrastructures.

Morteza le géant

Si vous pensiez que Victor Wembanyama était gigantesque, que dire de Morteza Mehrzad, joueur de volley-ball assis de l’équipe nationale iranienne ? Deuxième homme le plus grand du monde, Mehrzad est double champion paralympique en titre. Sa taille est, il faut le dire, un sérieux atout, avec ses 2,46 mètres. Assis, les bras levés, il se trouve à 80 centimètres au-dessus du filet, ce qui en fait un attaquant redoutable, et un mur difficile à franchir en contre.

Réforme des retraites

Libby Kosmala est un exemple de longévité. La para-tireuse australienne a participé à 12 éditions des Jeux paralympiques, entre 1972 et 2016. Elle avait 74 ans à Rio pour ses derniers Jeux avant de raccrocher son arme, ce qui fait d’elle la plus vieille participante aux Jeux, olympiques et paralympiques confondus. Kosmala a remporté 13 médailles au cours de sa carrière, dont neuf d’or, et même une de bronze en… para-natation.

Tricherie organisée

En 2000, à Sydney, l’équipe espagnole avait remporté le titre de basket-ball adapté, avant qu’un scandale n’éclate. Seuls deux des douze joueurs de l’équipe étaient réellement handicapés mentaux, mesurés par un QI inférieur à 75. Le Comité paralympique espagnol et la Fédération espagnole des athlètes handicapés mentaux avaient délibérément choisi de ne pas effectuer de tests pour remporter l’or, avant qu’un des joueurs de l’équipe ne contribue à une enquête du magazine Capital démasquant la supercherie. Les médailles ont été retirées par le Comité paralympique international, ce qui l’a amené à repenser le système de tests, privant les athlètes adaptés des Jeux paralympiques de 2004 et 2008. À ce jour, le basket-ball adapté n’a pas été réintégré au programme paralympique.

Rendez-vous au premier virage

Ancien pilote de F1 et d’Indycar, Alex Zanardi a été contraint de mettre un terme à sa carrière dans le sport automobile après un grave accident de course. Amputé des deux jambes, Zanardi s’est ensuite tourné vers le handisport, remportant deux titres aux Jeux paralympiques de Londres en 2012 en paracyclisme, sur un handbike. Les épreuves se sont déroulées sur le circuit de Brands Hatch, où il avait concouru à plusieurs reprises au début de sa carrière de pilote.

À bout de bras

La cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Pékin 2008 a été marquée par un allumage spectaculaire de la vasque. Le champion local de para-athlétisme Hou Bin a été chargé de porter la flamme, attachée à son fauteuil roulant, tel un grimpeur sur corde, jusqu’aux hauteurs du stade où se trouvait la vasque. Hou Bin s’est ainsi hissé à 39 mètres avant d’accomplir sa mission, bien avant que Tom Cruise ne descende en rappel du Stade de France lors de la cérémonie de clôture des JO de Paris.