Reconstruire la police, lutter contre la surpopulation carcérale… ce que prévoit le Nouveau Front Populaire pour la justice et la sécurité
Concilier la protection de la population avec celle des libertés publiques. C’est l’ambition des premières mesures avancées par le Nouveau Front populaire (NFP) en matière de sécurité et de justice. Comme dans de nombreux secteurs, la coalition de gauche veut d’abord œuvrer à défaire les réformes néfastes mises en œuvre par la Macronie, ou par ses prédécesseurs au pouvoir.
« Suppression de la réforme Darmanin sur la police judiciaire », « rétablissement de la police de proximité », abandonné il y a plus de vingt ans par Nicolas Sarkozy et jamais reconstruit depuis, » révision « de la loi Cazeneuve de 2017 et du « Doctrine consistant à ouvrir le feu en cas de refus d’obtempérer pour arrêter les morts »…
Fini les LBD, les grenades mutilantes, les Brav-Ms…
L’objectif, à quelques jours du premier anniversaire de la mort de Nahel, à Nanterre, est de « reconstruire une police républicaine », qui peut véritablement servir les citoyens et cesser de susciter la peur. Le programme NFP promet de le faire « modifier le plan national de maintien de l’ordre » – qui a fait tant de dégâts depuis les mobilisations contre la loi travail de 2016 – en interdisant les LBD et autres grenades mutilantes, et « démonter le BRAV-M », ces escadrons motorisés à la sinistre réputation.
Véritable serpent de mer, le récépissé de contrôle d’identité serait également mis en place, en cas de victoire de la gauche. Enfin, la formation des policiers, aujourd’hui limitée au strict minimum, serait « allongé », et le contrôle de leur déontologie confié au Défenseur des droits, après suppression de l’IGPN et de l’IGGN, jugés trop partiels. « Beaucoup de ces propositions font partie de nos revendications, réagit Anthony Caillé, secrétaire général de la CGT Police. Les priorités sont simples : recrutement, formation accrue des agents et missions redéfinies. L’idée est de redonner du sens au métier de policier. »
Augmenter les ressources de la justice, stopper l’inflation carcérale
Côté justice, les propositions semblent moins précises, mais elles vont sans doute dans le bon sens. Le PFN entend « augmenter les ressources » de l’institution et embaucher des magistrats, greffiers et agents de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) afin de « garantir un délai raisonnable pour toutes les procédures ». « Il y a une volonté d’investir dans les services publics, c’est indispensable » se félicite Cyril Papon, secrétaire général de la CGT des Chancelleries et des Services judiciaires, qui retient également l’objectif de lutter contre la surpopulation carcérale. « Les conditions de détention indignes sont une violence pour les détenus, mais aussi pour le personnel », rappelle le syndicaliste.
Présidente du Syndicat de la Magistrature, Kim Reuflet salue également la volonté de mettre en place un « règlement pénitentiaire », ainsi que l’augmentation des moyens alloués à la police judiciaire, en les concentrant « sur la délinquance financière, la traite des êtres humains ou le trafic de drogue », « des mesures que nous réclamions depuis longtemps ». Le magistrat appelle cependant la coalition de gauche à ne pas envisager la justice « uniquement sous le prisme pénal, extrêmement réducteur », et l’invite à « renforcer son rôle de pacificateur, de régulation des conflits et son office de protection des personnes, en particulier des personnes vulnérables ».
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