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Reconnaître un État palestinien ? Les Français sont très divisés

Photo d'illustration prise le 5 octobre à Paris, lors d'une manifestation de soutien à la Palestine.
STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP Photo d’illustration prise le 5 octobre à Paris, lors d’une manifestation de soutien à la Palestine.

STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP

Photo d’illustration prise le 5 octobre à Paris, lors d’une manifestation de soutien à la Palestine.

POLITIQUE – « La France s’engagera à ce que tout soit fait pour que les Palestiniens aient enfin un Etat vivant aux côtés d’Israël. » Malgré cette déclaration du président de la République Emmanuel Macron le 25 septembre aux Nations Unies à New York, la position française ne fait pas l’unanimité au sein de la population, selon l’enquête YouGov réalisée pour HuffPost.

Cette étude réalisée en ligne auprès d’un millier de personnes montre que 46% des Français sont favorables à la reconnaissance d’un Etat de Palestine par la France. Mais une part importante (37%) est incertaine et déclare « ne sachant pas ». Seuls 17% sont opposés à une telle reconnaissance.

L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et l’escalade incessante depuis ont remis sur le devant de la scène la création d’un État palestinien. La reconnaissance française est réclamée aussi bien dans les manifestations de soutien qu’à gauche de l’échiquier politique, par les représentants du Nouveau Front populaire et leurs partisans (57% dans notre sondage).

Dans le camp présidentiel, la demande est encore plus forte, avec 65% d’opinions favorables. L’ancien ministre des Affaires étrangères et représentant personnel d’Emmanuel Macron au Liban Jean-Yves Le Drian l’a également jugé  » essentiel «  donner  » une nouvelle force pour la seule solution politique possible à nos yeux ».

Tensions entre Netanyahou et Macron

Mais pour l’instant, Paris reste prudent. En mai, alors que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège franchissaient le cap, le Quai d’Orsay assurait que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’était pas une solution. « tabou ». Mais, assurait le chef de la diplomatie de l’époque Stéphane Séjourné, il ne fallait qu’intervenir » quand ça sera utile » pour savoir quand elle pourra avoir « un réel impact » sur le processus.

Depuis, la position française n’a guère évolué. A New York, Emmanuel Macron a assuré que la France « renouvellera son action » pour que la solution à deux États « ça profite enfin au peuple ». « Nous y travaillerons dans les semaines à venir avec les Israéliens et les Palestiniens, ainsi qu’avec tous nos partenaires régionaux et internationaux »a promis le chef de l’Etat français.

Pour ce faire, encore faut-il avoir l’oreille du Premier ministre israélien. Samedi 5 octobre, Benjamin Netanyahu s’est élevé contre l’appel d’Emmanuel Macron à cesser de livrer à Israël des armes qui pourraient être utilisées pour frapper Gaza, où plus de 40 000 personnes ont déjà été tuées.

« Honte à Macron et aux dirigeants qui le suivent », a réagi Benjamin Netanyhau. « Le président de la République est dans son rôle lorsqu’il appelle à la désescalade et se place toujours du côté de la diplomatie », s’est justifiée la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, dans l’émission Questions politiques, Dimanche 6 octobre. Mais à la veille des commémorations du 7 octobre, la sortie présidentielle risque de laisser des traces dans les relations avec l’Etat hébreu.

L’enquête a été réalisée auprès de 1 000 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. L’enquête a été réalisée en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 1er au 3 octobre 2024.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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