récit de ces dernières heures folles à droite
► Dimanche 9 juin, 20h : le résultat mitigé des élections européennes
fluctuation de la fusion NEC. La droite, dont la disparition a été maintes fois annoncée depuis la recomposition politique de 2017, est malmenée par les vagues mais ne sombre pas. Verre à moitié vide : François-Xavier Bellamy obtient un peu moins qu’en 2019, 7,25% contre 8,48%. Verre à moitié plein : Les Républicains ne sont pas en avance sur Reconquête ! d’Éric Zemmour et Marion Maréchal (5,5%), qui, à l’extrême droite, visaient le même électorat libéral-conservateur.
Au Parlement européen, la droite française (6 élus) reste néanmoins une très faible minorité au sein du groupe du Parti populaire européen (PPE), dominé par les Allemands (30), les Polonais (23) et les Espagnols (22).
► Dimanche 9 juin, 21h02 : dissolution de l’Assemblée nationale et offre d’une alliance macroniste
Surprenant tout le monde, Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Tous les regards se tournent du Parlement européen vers l’Assemblée nationale. Depuis les élections législatives de 2022, aucun bloc politique ne détient la majorité absolue, obligeant le gouvernement macroniste à obtenir des majorités texte par texte ou, à défaut, à recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution (adoption sans vote).
Immédiatement après cette annonce surprise, le secrétaire général du parti d’Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné, a proposé de ne pas présenter de candidat face aux députés sortants de droite et de gauche. « une partie du champ républicain ».
► Lundi 10 juin, 8h25 : le RN veut débaucher LR
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, annonce que « dans les candidats que le RN soutiendra aux législatives il n’y aura pas que des gens du RN, il y aura aussi des gens issus des Républicains ». Il s’agirait cependant de rassemblements individuels et non d’une alliance électorale : « Il n’y aura pas d’accord entre partis politiques », prévient l’ancienne tête de liste aux élections européennes.
► Lundi 10 juin, 17h30 : ni centre ni extrême droite
Éric Ciotti (président), François-Xavier Bellamy (ancienne tête de liste européenne et vice-président exécutif), Annie Genevard (secrétaire générale) et Bruno Retailleau (président du groupe sénatorial) se réunissent dans le bureau de Gérard Larcher, président de le Sénat. Les Républicains confirment leur position pour les législatives : la droite repartira sous ses propres couleurs, sans alliance ni avec le centre macroniste ni avec l’extrême droite lépéniste.
► Mardi 11 juin, 11h08 : la rumeur d’une alliance entre LR et le RN
Afin de contrer la rumeur d’une alliance entre les Républicains et le Rassemblement national, Annie Genevard, secrétaire générale de LR, annonce la convocation d’un bureau politique exceptionnel, mercredi 12 juin à 15 heures, suivie d’une conférence de presse. De leur côté, les sénateurs LR adoptent « à l’unanimité » une motion réaffirmant « quelle doit être la ligne claire et responsable de la droite française : rester elle-même tout en préservant notre indépendance et notre autonomie, vis-à-vis du camp macroniste comme du camp lepéniste ».
► Mardi 11 juin, 13h07 : Éric Ciotti annonce une alliance avec le RN
Invité au journal télévisé de TF1, Éric Ciotti annonce une alliance entre son parti et l’extrême droite. « LR est trop faible. Il faut une alliance, nous la faisons avec le Rassemblement national.» fait valoir le président de LR. Cette initiative personnelle a été immédiatement condamnée par les dirigeants du parti. « Eric Ciotti n’engage que lui-même. Il doit quitter la présidence des Républicains.» » réclame Olivier Marleix, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale. « Il nous a menti, » dit Bruno Retailleau avec émotion. Tout cela a été soigneusement pensé et surtout camouflé, c’est de la déloyauté. »
► Mercredi 12 juin, 12h00 : Éric Ciotti ferme et s’enferme au siège de LR
Une longue bataille politique et juridique commence. Éric Ciotti ferme le siège du parti et déclare que la convocation de toute réunion sans son accord « ne répond pas aux exigences légales de nos statuts et règlement intérieur ». En face, les permanents changent les mots de passe des comptes sur les réseaux sociaux afin que les supporters d’Eric Ciotti ne puissent plus y accéder.
Alliance LR-RN aux législatives : Éric Ciotti ferme le siège des Républicains pour éviter d’occuper un mandat politique, prévu cet après-midi, au cours duquel les cadres LR comptent le limoger pic.twitter.com/xv1gO03WtM
-BFMTV (@BFMTV) 12 juin 2024
► Mercredi 12 juin, 16h41 : Éric Ciotti est-il toujours président de LR ?
Dès lors, deux partis, les Républicains, vivent leur vie politique en parallèle. Une « chaîne Ciotti » LR autour du président élu en décembre 2022 et d’une poignée de fidèles. Une « chaîne historique » LR, réunissant la quasi-totalité des dirigeants et parlementaires, qui excluait « à l’unanimité » Éric Ciotti à l’occasion d’une réunion du bureau politique dans un local loué non loin du siège, et a confié la direction du parti à Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.