Comme d’autres multinationales avant elle, Netflix France est dans le viseur du Parquet national financier et de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales. Ces deux institutions procèdent à des perquisitions ce mardi 5 novembre dans les locaux de la filiale française du géant américain du streaming, dans le 9e arrondissement de Paris, selon les informations de l’hebdomadaire Marianne et confirmé par Libérer. Ces investigations s’inscrivent dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en novembre 2022 pour « blanchiment de fraude fiscale aggravée » Et « travail dissimulé en bande organisée ». L’accès aux lieux est toujours filtré par la police.
Optimisation fiscale
Le point de départ de l’enquête est un banal contrôle fiscal, il y a deux ans, qui trace Marianne. Comme l’ont révélé pour la première fois les médias en ligne La lettre en 2023, les impôts français ont contesté les faibles déclarations de la filiale française de la plateforme. Avant 2019, le taux de marge de la filiale française était de 2 % quand celui de la maison mère était de 20 % aux Etats-Unis. Selon La lettreNetflix aurait mis en place un « pratique juridique d’optimisation fiscale » dans « refacturant une grande partie de son chiffre d’affaires à d’autres entités Netflix à l’étranger »notamment via la filiale basée aux Pays-Bas où le système fiscal est plus clément.
En effet, Netflix Services France revendiquait sept millions d’abonnés « entre 2019 et 2020 » et j’aurais payé « seulement 981 000 euros d’impôt sur les bénéfices ». Pourtant, après avoir abandonné cette technique d’optimisation fiscale, son chiffre d’affaires déclaré en France a explosé, passant de 47,1 millions d’euros en 2020 à 1,2 milliard d’euros, puis à « 1,3 milliard d’euros en 2022 »explique encore Marianne. Le but des recherches actuelles est de découvrir comment cette opération de « blanchiment de fraude fiscale aggravée ».
Recherches « sont emmenés simultanément au siège des sociétés Netflix à Amsterdam (où l’entreprise réalise ses opérations d’optimisation fiscale) par des magistrats et enquêteurs néerlandais, accompagnés de magistrats et enquêteurs français.détaille une source judiciaire à Libérer. « Une action de coopération pénale entre les autorités françaises et néerlandaises est menée depuis de nombreux mois dans le cadre de cette procédure et a été coordonnée par Eurojust »l’Agence de l’Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale.
Le Parquet national financier a déjà pointé du doigt plusieurs géants américains, comme McDonald’s, pour leurs pratiques d’optimisation fiscale. « frauduleux ». Une enquête est également toujours en cours concernant le cabinet de conseil McKinsey. À chaque fois, le système « optimisation » de ces multinationales sont similaires : « la filiale française paie des services imaginaires ou surfacturés à d’autres filiales étrangères dans le but de réduire son profit en France et d’y payer moins d’impôts… »observer Marianne.