Le plan défendu par le futur nouveau chancelier nécessite un vote à la majorité des deux tiers, pour assouplir les règles de discipline budgétaire inscrites dans la constitution.
Friedrich Merz, le 4 mars 2025, à Berlin ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )
Le « bazooka budgétaire » allemand va t-il pouvoir franchir les portes du Parlement ? Les Verts allemands ont annoncé lundi 10 mars qu’ils refuseraient d’apporter les voix nécessaires à l’adoption du plan géant d’investissements mis sur pied par le futur gouvernement de Friedrich Merz, dont ils critiquent les lacunes.
Si le parti écologiste allemand maintient son refus, il pourrait priver le futur chancelier de la majorité des deux tiers nécessaire pour faire adopter les changements constitutionnels nécessaires à ce programme de dépenses sans précédent. L’examen du texte débutera jeudi à la chambre basse des députés.
Recherche de compromis en cours
« La présidence du groupe parlementaire va recommander aux députés de ne pas voter pour ce projet », a déclaré à la presse la cheffe du groupe écologiste, Katharina Dröge, jugeant que les centaines de milliards d’euros prévus pour l’économie et la défense ne constituent pas la véritable réforme des règles d’endettement dont aurait besoin l’Allemagne. Dans la foulée,
la direction du parti conservateur a annoncé des discussions avec les Verts et s’est dit confiante dans la possibilité d’un compromis.
Sous l’égide de Friedrich Merz, récent vainqueur des législatives, conservateurs et sociaux-démocrates s’étaient entendus mardi dernier sur des investissements historiques pour renforcer l’armée allemande et faire repartir l’économie du pays par le biais d’un grand fonds pour moderniser les infrastructures.
Ce plan nécessite néanmoins d’assouplir les règles de discipline budgétaire inscrites dans la constitution allemande, baptisées « frein à l’endettement », qui empêche l’État fédéral de s’endetter de plus de 0,35% de son PIB chaque année.
Les conservateurs et les sociaux-démocrates « veulent réformer le frein à l’endettement pour financer des cadeaux fiscaux »,
a déploré lundi la cheffe de file des Verts, Franziska Brantner. « Les Verts ne sont pas disponibles pour cela », a-t-elle ajouté.