Réactions en cascade après la reconnaissance de l’État de Palestine par trois pays européens
Sur fond de guerre dans la bande de Gaza, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision coordonnée de reconnaître un Etat palestinien, suscitant la colère d’Israël et l’approbation des Etats arabes.
En pleine guerre dans la bande de Gaza entre le groupe terroriste islamiste Hamas et Israël, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé ce mercredi leur décision coordonnée de reconnaître un État de Palestine dans l’espoir d’entraîner dans leur sillage d’autres pays. « Décision positive » pour l’Arabie Saoudite, « pas un tabou » mais pas le bon moment pour la France, « récompense » du Hamas pour ses actes terroristes selon Israël… Les réactions internationales n’ont pas manqué. Revoir.
« Pas un tabou » mais pas le bon moment, réagit Stéphane Séjourné
Reconnaissance d’un État de Palestine « Ce n’est pas un tabou pour la France » mais Paris estime que les conditions ne sont pas réunies « à ce jour pour que cette décision ait un réel impact » sur le processus visant une solution à deux Etats, a réagi mercredi le chef de la diplomatie française auprès de l’AFP. « Cette décision doit être utile, c’est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique »a souligné Stéphane Séjourné dans une déclaration écrite. « Dans cette perspective, il faut intervenir au bon moment pour qu’il y ait un avant et un après »il ajouta.
Stéphane Séjourné, qui a reçu mercredi matin son homologue israélien Israel Katz à Paris, estime que« il ne s’agit pas seulement d’une question symbolique ou d’une question de positionnement politique, mais d’un outil diplomatique au service de la solution de deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité ».
Israël critique l’annonce de la reconnaissance de l’État de Palestine par trois pays européens
Israël a critiqué l’annonce des trois pays européens. Ils veulent envoyer « un message aux Palestiniens et au monde entier : le terrorisme paie »a réagi le chef de la diplomatie israélienne, Israel Katz. « Après que l’organisation terroriste Hamas ait commis le plus grand massacre de Juifs depuis l’Holocauste, après avoir commis les crimes sexuels les plus horribles que le monde ait connu, ces pays ont choisi de récompenser le Hamas (…) et de reconnaître un Etat palestinien », il ajouta. Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé le rappel mercredi « pour consultation » de ses ambassadeurs en Irlande, en Norvège et en Espagne.
Le Hamas et l’OLP saluent une « étape importante »
« Nous considérons qu’il s’agit d’une étape importante vers l’affirmation de notre droit à la terre et l’établissement d’un État palestinien avec Jérusalem pour capitale »Le Hamas a déclaré dans un communiqué, appelant « Les pays du monde entier doivent reconnaître (leurs) droits nationaux légitimes ». Un haut responsable du mouvement, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a jugé pour sa part que ces reconnaissances étaient le résultat de la « résistance courageuse » palestinien et « de la persévérance historique du peuple palestinien ». « Nous pensons qu’il s’agit d’un tournant dans la position internationale sur la question palestinienne », a déclaré Bassem Naïm à l’AFP. De son côté, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) s’est félicitée des moments « historique ». C’est « des moments historiques dans lesquels le monde libre triomphe (…) après de longues décennies de lutte nationale palestinienne, de souffrance, de douleur, de racisme, de meurtre, d’oppression, d’abus et de destruction auxquels le peuple de Palestine a été confronté »a déclaré Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP, sur le réseau social
« Une étape essentielle vers la solution à deux États », estime la Jordanie
La Jordanie a exprimé sa satisfaction. Le Royaume « se félicite de la décision de reconnaître l’État palestinien prise aujourd’hui par les pays européens amis »a déclaré le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman al-Safadi. « Nous apprécions cette décision, que nous considérons comme une étape importante et essentielle sur la voie de la solution à deux États, avec un État palestinien indépendant et souverain dans les frontières du 4 juin 1967. »a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
Riyad et Doha saluent une « décision positive »
L’Arabie saoudite et le Qatar ont félicité les trois États européens pour leur « décision positive ». Riyad « apprécier » cette initiative qui « souligne le consensus international sur le droit inhérent du peuple palestinien à l’autodétermination et appelle les autres pays à prendre la même décision », il ajouta. Leader des pays arabes du Golfe et poids lourd du Moyen-Orient, la monarchie pétrolière qui abrite deux des lieux saints de l’islam, a toujours défendu la cause palestinienne et n’a jamais reconnu Israël. En septembre dernier, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, s’était déclaré proche d’un accord qui verrait son pays normaliser ses relations avec Israël en échange de garanties de sécurité et de l’aide américaine. Mais depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, les responsables saoudiens subordonnent un tel accord à des mesures « irrévocable » en faveur de la création d’un État palestinien. Pour le Qatar, c’est« une étape importante vers la solution à deux États ». Doha, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et le Hamas, a déclaré espérer également voir d’autres pays prendre des initiatives similaires. Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Jasem Mohamed Albudaiwi, s’est pour sa part félicité d’un « étape cruciale et stratégique vers la réalisation de la solution à deux États » Palestiniens et Israéliens vivent côte à côte dans la paix et la sécurité.