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RAPPORTS. «On n’avait pas vu ça avant», «c’est le Far West»… Les vols de pièces automobiles se multiplient, au grand désarroi des professionnels

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Alors que les vols de pièces automobiles ne cessent d’augmenter aux quatre coins de la France, reportage dans un centre agréé pour la prise en charge des véhicules hors d’usage où la clientèle est nombreuse.

« Catalyseurs, tableaux de bord, jantes… » La liste révélée par Xavier Spanghero, patron de Sud-Ouest Autos à Aucamville, en banlieue toulousaine, est longue comme un bras. « Mais aussi des banquettes, des autoradios et des jantes », ajoute son employé, Fabien, qui passe par là. Cette liste recense les pièces automobiles volées de plus en plus fréquemment en Haute-Garonne et dans toute la France.

Un fléau que le patron quantifie. «Les vols de pièces ont toujours existé», affirme-t-il. « Mais c’est du jamais vu. Nous avons désormais des dizaines de clients par semaine qui viennent nous voir. Une hausse relativement récente, selon celui qui est également président de la branche recyclage automobile du syndicat Mobilians Occitanie.

Braquages ​​sauvages

Alors que l’entreprise de Xavier Spanghero est agréée par l’État, de nombreuses plantes sauvages fleurissent dans la région toulousaine. Ce qui est un vrai problème. « Ils sont plutôt destinés au trafic puisqu’ils ne sont pas soumis à des contrôles, explique l’entrepreneur. Certaines entreprises effectuent des réceptions de commandes. C’est-à-dire que vous demandez une pièce, on vous dit ‘revenez dans 48 heures’, elles vous le feront. trouver une voiture dans un parking abandonné et elle est démontée dans la nuit »…

Le coût des métaux

Un autre problème est le coût des pièces d’occasion, qui a grimpé en flèche ces dernières années, en raison du Covid-19 et des troubles mondiaux. Les catalyseurs, facilement accessibles et contenant des métaux précieux comme le platine et le palladium, illustrent parfaitement cette problématique. « Les gens passent sous les voitures, découpent les pots d’échappement et les revendent aux fonderies. Cela leur prend 5 minutes la montre en main. En quelques années, le prix d’un catalyseur est passé de 30 euros en moyenne à 80-100 euros. », explique Xavier Spanghero. « Face à des prix exorbitants, certains clients n’hésitent pas à se tourner vers le marché noir, résume Fabien.

En fait, les pièces automobiles d’occasion qui manquent sont celles qui font l’objet de tous les désirs. « Les pièces les plus demandées sont celles qui sont les moins disponibles et donc celles dont les vols sont les plus nombreux. C’est un cercle vicieux. Le pare-chocs, les deux phares, la calandre, tout ça est volé et ça peut coûter très cher », indique Xavier Spanghero qui reconnaît qu’une « soif de profit existe et est très forte ».

« Le Far West » du commerce des pièces automobiles

Les sites de vente en ligne donnent également lieu à de vifs débats. Interrogé à ce sujet, Xavier Spanghero reconnaît « tenter de faire pression pour que les particuliers ne puissent pas revendre des pièces détachées automobiles comme ils le souhaitent ». Cette position est partagée par le syndicat Mobiliens. « Nous pensons que la vente de pièces d’occasion devrait être réservée aux entreprises agréées pour la prise en charge des véhicules en fin de vie. » « Ce que nous déplorons, c’est que notre cadre juridique soit énorme et qu’à côté, c’est le Far West. C’est très dur pour nous de voir que ce trafic est quasiment toléré », regrette-t-il. .

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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