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Raphaël Varane appelle à une meilleure prise en charge des commotions cérébrales dans le football

Presnel Kimpembe (à gauche) et Raphaël Varane affrontent le milieu de terrain portugais Ruben Neves lors du match de football du groupe F de l'Euro 2020 à la Puskas Arena de Budapest, le 23 juin 2021.

« En tant que footballeurs habitués à jouer au plus haut niveau, nous sommes habitués à la douleur, nous sommes un peu comme des soldats, des durs, des symboles de force physique, mais ce sont des symptômes assez invisibles. » Raphaël Varane s’exprime en connaissance de cause. Dans une interview avec L’équipeMardi 2 avril, le défenseur de Manchester United et ancien international français appelle à un meilleur traitement des commotions cérébrales, révélant qu’il en a lui-même subi à plusieurs reprises.

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« Quand on regarde trois des pires matchs de ma carrière, il y en a au moins deux avant lesquels j’ai eu une commotion cérébrale quelques jours plus tôt »explique-t-il en évoquant le quart de finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil (défaite 1-0 contre l’Allemagne) et un huitième de finale retour de Ligue des champions, en 2020, avec le Real Madrid (défaite 2-2). 1 contre Manchester City).

Quelques jours avant la rencontre des Bleus évoquée, Raphaël Varane a subi un choc au tour précédent face au Nigeria : « Au début de la deuxième période, il y a un centre où je prends le ballon sur une tempe, et je termine ma course dans le filet du but adverse. Je termine le match mais je suis en mode « pilote automatique ». »

« Un environnement très compétitif »

«Le personnel se demandait si j’étais apte» avant d’affronter la Mannschaft, poursuit le joueur, qui a mis fin à sa carrière internationale après la Coupe du monde 2022 au Qatar. « J’étais diminué, mais finalement j’ai joué et plutôt bien (…) Ce que nous ne saurons jamais, c’est ce qui serait arrivé si j’avais subi un autre choc à la tête. Quand on sait que les commotions cérébrales à répétition ont un effet potentiellement mortel, on se dit que les choses peuvent très mal tourner. »

Cependant, analyse-t-il, « nous sommes dans un environnement très compétitif, dans lequel ne pas jouer à cause d’un peu de douleur peut mal tourner ».

« Il faut parler des dangers liés au syndrome du second impact (deuxième traumatisme subi avant la guérison complète après la première commotion cérébrale)et la répétition des chocs à cause du jeu de tête »conclut-il en nous invitant à les limiter à la formation pour réduire les risques.

En Angleterre, dix anciens professionnels et les familles de sept autres, aujourd’hui décédés, poursuivent en justice plusieurs instances dirigeantes du football britannique, qu’ils accusent d’avoir « toujours été parfaitement conscient » risques de lésions cérébrales auxquels les joueurs ont été exposés, sans avoir pris les mesures nécessaires.

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Le Monde avec l’AFP

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Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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