Raphaël Varane appelle à une meilleure prise en charge des commotions cérébrales dans le football
« En tant que footballeurs habitués à jouer au plus haut niveau, nous sommes habitués à la douleur, nous sommes un peu comme des soldats, des durs, des symboles de force physique, mais ce sont des symptômes assez invisibles. » Raphaël Varane s’exprime en connaissance de cause. Dans une interview avec L’équipeMardi 2 avril, le défenseur de Manchester United et ancien international français appelle à un meilleur traitement des commotions cérébrales, révélant qu’il en a lui-même subi à plusieurs reprises.
« Quand on regarde trois des pires matchs de ma carrière, il y en a au moins deux avant lesquels j’ai eu une commotion cérébrale quelques jours plus tôt »explique-t-il en évoquant le quart de finale de la Coupe du monde 2014 au Brésil (défaite 1-0 contre l’Allemagne) et un huitième de finale retour de Ligue des champions, en 2020, avec le Real Madrid (défaite 2-2). 1 contre Manchester City).
Quelques jours avant la rencontre des Bleus évoquée, Raphaël Varane a subi un choc au tour précédent face au Nigeria : « Au début de la deuxième période, il y a un centre où je prends le ballon sur une tempe, et je termine ma course dans le filet du but adverse. Je termine le match mais je suis en mode « pilote automatique ». »
« Un environnement très compétitif »
«Le personnel se demandait si j’étais apte» avant d’affronter la Mannschaft, poursuit le joueur, qui a mis fin à sa carrière internationale après la Coupe du monde 2022 au Qatar. « J’étais diminué, mais finalement j’ai joué et plutôt bien (…) Ce que nous ne saurons jamais, c’est ce qui serait arrivé si j’avais subi un autre choc à la tête. Quand on sait que les commotions cérébrales à répétition ont un effet potentiellement mortel, on se dit que les choses peuvent très mal tourner. »
Cependant, analyse-t-il, « nous sommes dans un environnement très compétitif, dans lequel ne pas jouer à cause d’un peu de douleur peut mal tourner ».
« Il faut parler des dangers liés au syndrome du second impact (deuxième traumatisme subi avant la guérison complète après la première commotion cérébrale)et la répétition des chocs à cause du jeu de tête »conclut-il en nous invitant à les limiter à la formation pour réduire les risques.
En Angleterre, dix anciens professionnels et les familles de sept autres, aujourd’hui décédés, poursuivent en justice plusieurs instances dirigeantes du football britannique, qu’ils accusent d’avoir « toujours été parfaitement conscient » risques de lésions cérébrales auxquels les joueurs ont été exposés, sans avoir pris les mesures nécessaires.