VALENTIN CHAPUIS / AFP
Raphaël Glucksmann photographié lors d’un meeting à Tournefeuille le 24 mars (Photo de Valentine CHAPUIS / AFP)
POLITIQUE – Ce sont quatre syllabes qui font saliver toutes les équipes de campagne : dynamique. Les élections européennes de 2024 ne font pas exception à cette règle : les mouvements de scrutin pris dans leur ensemble sont scrutés avec attention afin d’avoir une idée de la trajectoire prise par tel ou tel candidat. Et à deux mois du scrutin, il est clairement permis de parler d’un « dynamique » concernant Raphaël Glucksmann.
Comme le montre notre compilateur de sondages, la candidate PS-Place-Publique est en constante hausse depuis début février, passant de 9,2% d’intentions de vote à 11,7% en quelques semaines. Mais plus que les chiffres, c’est la trajectoire de son évolution qui reflète sa dynamique positive, creusant l’écart avec ses poursuivants de gauche et commençant à rattraper Valérie Hayer, candidate du camp présidentiel.
Glucksmann se rapproche de Hayer, loin de Bardella
Si, comme on le répète régulièrement, cet outil n’a pas pour vocation de prédire le résultat de l’élection mais de donner un instantané de l’opinion d’un instant et de mettre en lumière des tendances, Raphaël Glucksmann est le seul candidat en progression. clair au cours des dernières semaines. Ce qui, à l’inverse, devrait inquiéter Valérie Hayer. Alors que sa base semblait tenir le coup dans les jours qui ont suivi son investiture, la candidate macroniste a chuté entre le 27 mars et le 6 avril, se figeant à 18,5 %. Simple mésaventure, ou début de glissade ?
Il est évidemment trop tôt pour le dire, mais la seconde hypothèse a de quoi alimenter le scénario de franchissement des courbes, dont rêve le Parti socialiste. Car pendant que Valérie Hayer marque un peu le pas, son adversaire PS-Place-Publique est en pleine effervescence. Et tous les stratèges de campagne savent qu’il est difficile de sortir d’une tendance négative, surtout lorsqu’une offre concurrente semble avoir le vent en poupe.
L’alerte est donc sérieuse pour le candidat macroniste, d’autant que la tête de liste RN, Jordan Bardella apparaît à ce stade hors de portée. Confortablement installé sur son matelas au-dessus de 30% d’intentions de vote, la cote du candidat lepéniste semble imperturbable et parfaitement imperméable aux mouvements observés sur le reste de l’échiquier politique.
Aubry, Bellamy, Toussaint, trois candidats à 7%
En bas de tableau, il n’y a pas de bouleversement. A gauche, les Verts et les Insoumis sont au coude-à-coude autour de 7% des intentions de vote. Un véritable handicap pour la candidate écologiste Marie Toussaint, au vu du score réalisé par Yannick Jadot en 2019 (13,5%). Et un moindre mal pour l’insoumise Manon Aubry, qui avait récolté 6,3% des voix lors des précédentes élections européennes. Un match dans le match qui, ces derniers jours, semble profiter à la tête de liste LFI, puisque l’eurodéputé EELV affiche une dynamique négative depuis la mi-mars, contrairement à Manon Aubry qui semble sur une pente légèrement ascendante. Mais ni l’un ni l’autre ne suffit à renverser la table à ce stade.
A droite et à son extrême, le match entre le candidat LR François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal joue actuellement en faveur de Versailles. Malgré un rapprochement des courbes fin janvier, l’eurodéputé LR continue de tenir à distance son poursuivant Reconquête ! : 7,3% d’intentions de vote pour le premier et 5,8% pour le second. Ce qui, à cette place du classement, est important, puisque les deux camps (qui se disputent un électorat conservateur) s’affrontent non loin de la ligne de flottaison des 5%, seuil nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen. Un combat dans un mouchoir de poche, d’autant plus périlleux que les deux équipes sont en jeu pour leur survie le 9 juin prochain. De quoi promettre des semaines mouvementées dans les deux camps.
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