Au cours de sa longue vie, Ramsès n’eut aucun mal à donner des héritiers à ses nombreuses épouses. Ses fils, en revanche, durent se montrer patients, car leur père s’était accroché au trône pendant soixante-six ans. Ramsès avait dispersé ses enfants dans les bureaucraties, les entreprises, le clergé et l’armée d’Égypte afin de susciter une loyauté qu’il n’avait pas naturellement. Il resta un étranger, un homme du nord du delta du Nil, déconnecté des élites fortunées du sud de Thèbes. La force de Ramsès ne résidait pas dans ses relations avec les classes financières ou religieuses, mais dans ses relations avec l’armée. En plaçant ses fils à des postes importants dans toute l’Égypte, Ramsès renforça son emprise sur tous les domaines.
Lorsque Ramsès II mourut en 1213 av. J.-C., à l’âge de 91 ans, il avait déjà enterré nombre de ses fils. Amonherkhepeshef, fils aîné de Ramsès et prince héritier, mourut à l’âge de 25 ans. Khaemwaset ne survécut pas non plus à son père et mourut à la cinquantaine, vers 1225 av. J.-C. Il fut remplacé par le treizième fils de Ramsès, Merenptah, enfant d’Isis-Nofret. Ce dernier avait environ 60 ans, un âge très avancé pour l’époque, lorsqu’il devint pharaon et assuma la double couronne d’Égypte.
Ayant espéré pendant des décennies monter sur le trône, Mérenptah s’attendait probablement à avoir un règne aussi stable que celui de son père. Cependant, au cours de son règne de dix ans, ses troupes ont dû protéger l’Égypte d’une série d’attaques ennemies venues de l’est et de l’ouest. Après la mort de Mérenptah, les graines semées par son père ont finalement conduit au chaos : des rivaux cherchant le trône (dont peut-être les fils de Ramsès II) ont plongé l’Égypte dans une période de déclin et de guerre civile.et La dynastie des pharaons s’est terminée vers 1186 av. J.-C.