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Rafah : le temps de la honte

Le massacre de Rafah, phase finale du génocide Les Palestiniens de Gaza sont engagés. Il s’agit d’une tuerie sadique à grande échelle, délibérément voulue, organisée et accompagnée par tout un univers de pouvoirs étatiques, politiques, médiatiques et communautaires. Chacun de nous connaît une ou plusieurs personnes désormais obsédées par les images de morts et qui ont changé de point de vue politique. Il s’agit donc d’un événement dont la portée va bien au-delà du seul massacre d’innocents perpétré par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Un être humain ne peut plus croire qu’il existe un camp occidental dédié à « la démocratie, aux principes des droits de l’homme, etc. » « . Tout le monde sait qu’il existe deux poids, deux mesures et donc pas de règles morales autres que la loi du plus fort. Le moment qui est sur le point de s’écrire est celui d’une nouvelle division mondiale des opinions. Elle sera plus profonde que jamais depuis la fin. de la Seconde Guerre mondiale ou des guerres décoloniales. Il sera plus ancré dans l’émotion que tout autre engagement politique. Tel est l’effet d’horreur que suscite chez chacun le spectacle du génocide, filmé en temps réel par ceux qui l’ont subi. Les signes abondent. Et la rage clownesque de l’ambassadeur de Netanyahu détruisant la Charte des Nations Unies depuis la tribune est le signal de la fin d’une époque.

L’Internationale de la Jeunesse Universitaire Mobilisée commence seulement à avoir ses effets sur la société dans son ensemble. Socialement, c’est aussi une fraction de la population qui inquiète particulièrement ses aînés car ils sont souvent (mais pas toujours) les enfants des élites sociales. La transversalité de la mobilisation vue sous l’angle de sa composition sociale est un formidable facteur de déstabilisation des représentations politiques. D’où la colère du pouvoir et de ses marionnettistes. Ils voient leur autorité être mise à mal de toutes parts dans la société par le déploiement – ​​non pas d’une idéologie – mais d’une nouvelle éthique, d’une nouvelle vision géopolitique. Le désengagement national y trouve aussi un argument puissant et particulièrement corrosif. Les Palestiniens sont martyrisés dans un contexte qui les interprète comme un symbole de la dignité des gens ordinaires brutalisés et humiliés par les puissants. Large public. Face à cela, les armes déployées pour rendre le génocide invisible dans le domaine de la communication, aussi harcelantes soient-elles, ne pourront plus inverser la tendance. Même la diversion iranienne provoquée par Netanyahu n’y est pas parvenue. La bataille de l’opinion publique est perdue pour lui. Et la saison de la honte qui commence avec le carnage de Rafah sera longue pour tous ceux qui l’ont protégé et se sont appuyés sur de ridicules batailles de mots pour rendre invisible le massacre. Car ce n’est pas le personnage de Netanyahou qui paie la plus grosse facture en termes d’opinions dans le monde. À ce niveau, le mal qu’il fait à Israël et aux communautés juives mises au garde-à-vous est un désastre à long terme. Les dizaines de millions consacrés au financement des agences de propagande de toutes sortes n’ont rien empêché. Si les communautés juives du monde entier et notamment aux États-Unis et en Israël ont fait preuve d’une résistance qui force le respect, la situation en Europe est loin d’être en phase avec celle-ci. Et en France, l’invisibilité de ce secteur d’opinion est parfaitement réalisée. On ne voit qu’une tête, celle de Meyer Habib, même quand on peut savoir que ce n’est pas le cas. Des Juifs hostiles au sionisme ou simplement dégoûtés d’être massacrés en leur nom sont là et là. Ce qu’ils endurent requiert une extraordinaire résistance nerveuse et intellectuelle. C’est pourquoi la répression et les intimidations frappent largement, de Guillaume Meurice à Rima Hassan en passant par Mathilde Panot et les lots de gardes à vue. En s’attaquant sans vergogne à ces sommets de notoriété, ils subjuguent tous les petits rouages ​​de la lâcheté et de l’obéissance administrative aveugle. La France paie cher la banalisation de tous les abus de pouvoir commis au service de Netanyahou. La peur pour son travail, pour sa bourse, pour sa réputation, pour soi-même, pour ses enfants, pour son téléphone, est répandue. D’autant que l’on sait que ces menaces touchent même les juges de la Cour internationale de Justice de La Haye et leurs familles. Exemple plus modeste : notre réunion publique a été interdite à Villiers-sur-Marne suite à un simple courrier d’une association associative. Le maire LR aux ordres a ensuite été ridiculisé par la décision de justice rétablissant l’autorisation. Mais on voit ici le niveau d’intimidation qui peut être mobilisé par une simple lettre. Voir le maire PS de Val-de-Reuil juger « courageux » les agresseurs lors de notre réunion sur place le confirme. Mais la peur est une mauvaise conseillère. Parce que ce groupe (« Nous vivrons ») est la cinquième ou sixième attaque de ce genre contre nous. Mais chacun sait qu’il bénéficie d’une impunité garantie puisque les autorités elles-mêmes n’agissent jamais. Le moment venu, « Nous vivrons » mordra la main qui le nourrit. Il est également déjà question publiquement de créer en France une « armée de défense de la diaspora juive » en lien avec un ministère du gouvernement Netanyahu. Elle aura été annoncée sur une radio ultracommunautaire par une personnalité connue, Frank Tapiro, et déposée à la préfecture des Hauts de Seine (92) sur des cibles sans masque. Et rien ne vient le sanctionner ou l’interdire. L’Eurovision, qui court après la Russie, accueille à bras ouverts la chanson d’Israël au moment où son gouvernement assassine de toutes ses forces à Gaza et à Rafah. Il en sera de même pour les Jeux Olympiques. Tout cela laissera une impression. Pendant des mois et des années. Un fossé est creusé dont on ne sait pas comment il pourra ensuite être comblé. En continuant à traiter tout le monde d’antisémite, en traitant quiconque d’« idiot utile » ou d’« agent du Hamas » comme Trump ou le ministre israélien de la Guerre et divers répondeurs automatiques de propagande, Netanyahu a inversé la direction du discrédit. Rien n’effacera les images de mort qui vont désormais se multiplier. La complicité dans le crime est aussi imprescriptible que cela.

L’impact de cet événement ouvre le siècle d’une manière très désastreuse mais j’en laisse là cette réflexion. Mon intention est de faire remarquer à mes amis lecteurs combien le moment que nous vivons ne doit pas être sous-estimé dans son impact structurant à long terme. Et les devoirs que cela nous impose de préserver l’unité populaire des divisions que les amis de Netanyahou voudraient y propager.

Avoir des élections le 9 juin, c’est la chance des Français dans un sens. Cela leur permettra d’exprimer démocratiquement un jugement politique et peut-être de signifier un désaccord assez massif avec les partisans du génocide et leurs complices. Ce rejet purgera notre vie commune de l’épisode odieux de complicité avec le crime que l’officialité donne à la France. La réaction des jeunes étudiants et lycéens est notre fierté car elle montre une société française différente de celle des plateaux télé et des éditorialistes officiels. Dans tous les cas, un rapport de force sera observé. En politique, aucune légitimité n’est supérieure à celle du suffrage universel. Certes, les rebelles sont moins isolés sur la scène politique qu’au début de leur opposition frontale à tous les crimes de guerre et à l’amnistie anticipée accordée à Netanyahu. Le temps de la honte a commencé dans les rangs des exaltés d’hier. Paradoxalement, cela se mesure aussi aux excès auxquels se livrent certains. Que Meyer Habib insulte les étudiants de Sciences Po et traite les Palestiniens de « cancer » ne produit plus d’autre impression que le dégoût habituel. Mais voyez le « philosophe » Raphaël Enthoven cautionner la déshumanisation de ses adversaires ! Par exemple, quand son tweet proclame : les rebelles sont une « peste ». Et quelques autres injures dont on devine quel tollé elles provoqueraient si on en disait la centième ! Peut-il ignorer à quel point ce comportement, si caractéristique de la déshumanisation, peut devenir mortel ? Cela montre certainement dans quel confinement il se trouve en surface. Mais comme pour la répression du Meurice, il s’agit là peut-être d’une stratégie : faire peur, intimider en montrant que tout est permis à certains quand on est du « bon côté » pour le massacre.

Mais la profondeur du pays dit autre chose. La domination du soutien à Netanyahu dans la sphère politique et médiatique n’atteint que les convaincus. Dans la vie normale, personne ne défend le traitement réservé aux Palestiniens. A l’inverse, le soutien public dont bénéficient les militants d’Insoumis sur le terrain sur ce sujet est exactement à l’opposé. Nous n’avons jamais mené une campagne aussi soutenue par la base des quartiers populaires et auprès des jeunes. On peut parler ici d’osmose politique. Évidemment, cela nous rend perplexes étant donné les enquêtes basées sur des personnes « sûres de voter ». Mais disons aussi que c’est un thème qui suscite l’espérance la plus vive. Parce que nous avons déjà eu des expériences de ce type. La réalité électorale qui nous concerne dépassait de cinq points les prévisions des sondages. Ceci 48 heures avant le vote et à nouveau le même jour alors que les sondages à la sortie des urnes se sont trompés de trois points. Deux situations différentes de niveau d’abstention sont difficiles à comparer. Les sociétés de sondage le savent bien puisqu’elles décident de ne prendre en compte que les électeurs « certains de voter ». Un bilan fluctuant qui s’ajoute à bien d’autres… Notre analyse est que les commissions de vote et leurs bureaux typiques ne correspondent plus aux réalités changeantes de la participation aux votes dans les moments politiques clairs. Bien entendu, il ne faut rien déduire de certains d’entre eux. Mais la raison veut qu’il ne faut pas non plus faire quoi que ce soit dans le sens inverse. Il reste certain que, comme d’habitude, les sondages seront ridiculisés le soir du vote avant de reprendre, comme si de rien n’était le lendemain. A ce jour, un seul grand journal a décidé d’arrêter cette comédie et n’en publie plus rien : « Ouest-France ».

Post Scriptum : avec une boucle de messagerie synchronique « Le Monde » et « Médiapart », affirment : la campagne LFI est « gênée » par « l’omniprésence » de Jean-Luc Mélenchon. D’accord : avec 4 meetings sur 75 organisés, et une seule émission télé en deux mois, c’est une invasion. Mais la liste de Manon Aubry pour les élections européennes augmente dans les intentions de vote des « personnes sûres de voter ». Ce résultat semble inquiéter les rubriques payées pour tenir la tranchée face au danger rebelle. Il leur a donc fallu trouver un nouvel angle de dénigrement. Avant cela, les mêmes esprits brillants avaient déjà tenté, semaine après semaine, les pets d’autres religieuses. Leur objectif est toujours le même : tenter de fracturer LFI. Il y a d’abord eu les pseudo déclarations de candidature à l’élection présidentielle, puis notre pseudo intention d’« enjamber les européennes », puis ma pseudo candidature en tête de liste européenne, puis la pseudo rivalité Hassan-Aubry. Délire maussade à la fin d’un apéritif au café du coin. Rien n’a fonctionné. Sachant qu’aucun des auteurs de ces articles n’a assisté à une rencontre de Manon, ni de moi, que ce soit sur place ou en ligne, on comprend que leurs articles sont rédigés après bavardage entre eux et sur leurs chères boucles de messagerie, à la lecture d’éléments en langue officielle. Réalisent-ils ce qu’ils admettent en agissant ainsi ? Je ne résiste donc pas au simple plaisir de me moquer d’eux cette fois car de toute façon : qui rend un fait visible ou invisible à tous, sinon les médias et les fiches ? Qui m’aura rendu « omniprésent » sinon ceux qui passent leur temps à outrance autour de moi pour mieux rendre invisible le génocide que je mène avec mes camarades ? En fait, la sympathie de ces gens va là où se trouve leur silence : pas un mot sur les cinq attaques que nous avons subies lors des meetings de « Nous vivrons ». On comprend… Mais il ne faut pas rater les occasions de rire un peu. Mais je suis désolé. Alors dès que j’ai le temps, je vais faire un post ici pour expliquer en quoi consiste notre campagne et comment elle a été conçue au cours de l’année écoulée. Penser l’action politique à partir d’une analyse théorique est possible. J’ai écrit un livre, « Do Better », à ce sujet. Dis leur.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides

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