Le coup final aura laissé sur leur faim les 9 700 spectateurs du Palacio de deportes de Malaga, et au-delà, le petit monde du tennis orphelin. Mardi 19 novembre, Rafael Nadal a joué 1 308e et dernier match de sa carrière professionnelle. « Il n’y a pas de fin idéale. « Les fins idéales n’arrivent généralement que dans les films américains. » prophétisé 154e joueur mondial à la veille d’ouvrir le bal lors des quarts de finale de la Coupe Davis entre l’Espagne et les Pays-Bas. L’histoire ne retiendra sans doute pas le nom de son fossoyeur, sans vouloir froisser Botic Van de Zandschulp, ni le score (6-4, 6-4). Mais le scénario d’adieu du gaucher de 38 ans a été écourté un peu trop vite pour ne pas lui laisser une pointe d’amertume.
« Bien sûr, les choses ne se sont pas déroulées comme je le souhaitais, mais j’ai tout donné. Je suis très reconnaissant d’avoir pu passer mes derniers jours en tant que joueur professionnel avec mes coéquipiers », a commenté le héros local, lors d’une cérémonie d’hommage suite au double décisif remporté par la paire néerlandaise.
Le public aussi voulait y croire, peut-être un peu trop. Mardi soir, Nadal n’était plus que l’ombre vacillante du géant qu’il était autrefois. Trop lent à échanger, trop court en retour, trop imprécis, trop hésitant, trop vulnérable. Ce rectangle de 23,77 m de long et 8,23 m de large sur lequel le génie majorquin avait épuisé tous les théorèmes de la géométrie lui paraissait soudain trop grand. LE « Ra-fa » la chute des tribunes du Palacio de deportes n’a pas pu arrêter l’inévitable.
Hommage au Trocadéro
A 1 800 km de là, sur la place du Trocadéro, son équipementier historique a recensé les statistiques de l’homme aux vingt-deux titres du Grand Chelem, dont quatorze à Roland-Garros. Comme le triste ciel parisien, le roi de la terre battue avait les yeux rouges comme son survêtement, happé par les notes du Marché Réel par les frissons qu’il avait pourtant essayé de contenir. « Je ne suis pas là pour prendre ma retraite, je suis là pour aider l’équipe, les émotions viendront à la fin », a-t-il déclaré lundi lors d’une conférence de presse devant un parterre de journalistes, alors que l’événement n’avait plus attiré depuis son nouveau format en 2019.
Nadal a perdu mardi son premier match en simple de Coupe Davis depuis plus de vingt ans, alors que la compétition par équipe vieille de plusieurs siècles n’avait pas encore vendu – et perdu – son âme. « D’une certaine manière, c’est une bonne chose que ce soit mon dernier match. J’ai perdu mon premier simple en Coupe Davis, et le dernier. La boucle est bouclée. » » a-t-il plaisanté après sa défaite inaugurale.
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