« Ce défilé représente un moment de communion, nous sommes tous ensemble ! » s’exclame Benjamin, 20 ans, au milieu d’une dense fumée bleue provenant de fumigènes. Ce Sélestatien, habitué de l’événement, a rejoint les milliers de supporters réunis à 16h30 place d’Austerlitz pour marcher ensemble jusqu’au stade de la Meinau. « On va faire sortir les Messins, on veut une belle fin de saison ! », prédit de son côté Manon, 27 ans, avant de se glisser dans le cortège qui quitte déjà la place en trombe, entre pétards et slogans traditionnels. Il est difficile d’ignorer ce rassemblement, qui fait sourciller certains. « Là, ils en font trop, ils jettent leurs pétards aux pieds des gens », dit un vieux monsieur en passant devant eux.
En route vers le stade de la Meinau
L’immense banderole des ultras, les percussions et des dizaines de torches rouges mènent la marche. Régis, 54 ans, logo du club tatoué sur son mollet, crie : « Nous sommes les Strasbourgeois, et nous allons gagner ! » Il colle fièrement des autocollants de soutien sur les arrêts de bus devant lesquels il passe. Pas question de parler du rachat ou des défaites du club, il est temps de faire la fête.
Vers l’arrière, des familles avec de jeunes enfants participent à la fête tout en restant à l’écart des explosions. « Cela fait dix ans que je soutiens le Racing. Quand il était petit, je chantais des slogans à mon garçon au lieu de berceuses», s’amuse Chloé, 35 ans, en lançant un sourire à son fils de 6 ans. Son père lui a confectionné une petite bombe fumigène pour l’occasion. « Il fait chaud ! », réagit l’enfant en le prenant en main.
Au détour d’une rue, une voiture est coincée par le cortège. Pas de bol, c’est un 57. Les supporters le huent et le chahutent un peu avant de repartir d’un pas déterminé vers le stade. Certains envisagent de poursuivre la fête autour d’une bière avant le match qui débutera à la Meinau à 21 heures, d’autres se pencheront sur la rencontre amicale entre les vétérans des deux clubs.