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le problème de santé publique qui enfle, qui enfle

SSur le ton de l’anecdote, le député bordelais (EELV) Nicolas Thierry raconte qu’il y a à peine un an, lorsqu’il s’ouvrait à ses collègues parlementaires sur les dangers des « piffasses », nombre d’entre eux lui demandaient d’épeler. « Ils n’en avaient jamais entendu parler », a-t-il déclaré. Ce 4 avril 2024, lorsque son projet de loi visant à interdire les PFAS dans quatre familles de produits de grande consommation sera discuté à l’Assemblée nationale, il ne surprendra plus grand monde. Les inquiétudes continuent de croître quant aux effets délétères de ces composés chimiques per- et polyfluoroalkyles. Si persistants qu’on les qualifie de « polluants éternels ».

SSur le ton de l’anecdote, le député bordelais (EELV) Nicolas Thierry raconte qu’il y a à peine un an, lorsqu’il s’ouvrait à ses collègues parlementaires sur les dangers des « piffasses », nombre d’entre eux lui demandaient d’épeler. « Ils n’en avaient jamais entendu parler », a-t-il déclaré. Ce 4 avril 2024, lorsque son projet de loi visant à interdire les PFAS dans quatre familles de produits de grande consommation sera discuté à l’Assemblée nationale, il ne surprendra plus grand monde. Les inquiétudes continuent de croître quant aux effets délétères de ces composés chimiques per- et polyfluoroalkyles. Si persistants qu’on les qualifie de « polluants éternels ».

Développés dans les années 1950, au nombre de plusieurs milliers, les PFAS sont utilisés dans une large gamme d’articles pour leurs propriétés antiadhésives et antisalissure. On le retrouve dans les vêtements, les poêles, le papier toilette, les emballages, les mousses anti-incendie, les cosmétiques, le matériel médical, etc. Leur stabilité les transfère dans l’alimentation et l’eau potable. Ils sont difficiles à éliminer une fois ingérés. « Chez l’homme, il faut plusieurs années pour les excréter par les selles et les urines », indique le chimiste Pierre Labadie, directeur de recherche au laboratoire Epoc (CNRS/Université de Bordeaux) et spécialiste reconnu du sujet.

Risques de cancer

Leur impact sur la santé est de mieux en mieux compris : affaiblissement de la réponse immunitaire à la vaccination, diminution du poids de naissance des enfants, risque accru de cancer du rein, etc. En décembre 2023, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a mis sur liste noire deux des stars de la famille PFAS. Le PFOA a été classé comme « cancérigène pour les humains » (groupe 1) et le SPFO « potentiellement cancérigène pour les humains » (groupe 2B). Le PFOA est interdit en Europe depuis 2020, le PFOS depuis 2009.

L'eau du robinet, soupçonnée de contenir des PFAS dans de nombreux endroits du pays.


L’eau du robinet, soupçonnée de contenir des PFAS dans de nombreux endroits du pays.

LAURENT THEILLET/ SUD OUEST

Comme c’est souvent le cas, le parfum du scandale est arrivé des États-Unis. Adapté de faits réels et sorti sur les écrans en 2020, « Dark Waters », le film de Todd Haynes sur la dévastation d’une usine américaine de l’industriel DuPont, a provoqué un premier choc. À l’hiver 2023, la publication par un consortium journalistique international, le « Forever Pollution Project », d’une carte des contaminations aux PFAS en Europe a également fait sensation. Des milliers de sites ont été identifiés où des prélèvements avaient révélé des taux anormaux de PFAS, comme à La Tremblade (Charente-Maritime) ou au Mont (Pyrénées-Atlantiques).

La réponse tardive de l’État

Face à cette cascade de soupçons, la réaction des pouvoirs publics a été très tardive. Il faudra attendre février 2022 pour que Barbara Pompili, alors ministre de la Transition écologique, commande un rapport officiel. Publié il y a un an, il révélait des lacunes béantes. « La France ne réglemente aucun PFAS dans le contrôle des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine. La réglementation française sur les émissions industrielles maîtrise encore trop peu les rejets de PFAS et leur suivi dans les bases de données est quasi inexistant », juge le document.

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Attendu depuis des semaines, le rapport officiel sur la contamination de notre environnement aux PFAS a été publié ce vendredi 14 avril. Ces composés persistants et toxiques pour l’homme et le vivant sont présents partout – air, eau, sol – sans système de surveillance adéquat et sans un processus d’élimination éprouvé.

Il a été complété en février dernier par le rapport du député MoDem Cyrille Isaac-Sibille (Rhône), chargé par le gouvernement de formuler des recommandations. Sans ambiguïté, le parlementaire a prôné l’interdiction de « tous les rejets industriels contenant des PFAS, sans attendre les restrictions européennes ». Pour l’instant, cette mesure n’est pas vraiment sur la table. En revanche, la réglementation évolue. À 1euh En janvier 2026, les PFAS seront intégrées aux programmes réglementaires de contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine. En attendant, les agences régionales de santé affirment mener des campagnes de tests ciblés, en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.

C’est dans ce contexte que le projet de loi du député écologiste Nicolas Thierry dégringole dans l’hémicycle. Cela nous permettra de prendre la température du gouvernement. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, est clairement favorable à une approche à l’échelle du continent. En février 2023, l’ECHA (l’Agence européenne des produits chimiques) a présenté pour la première fois une proposition visant à interdire les PFAS. « Il ne faut pas céder aux sirènes d’une prétransposition et d’une surtransposition mal maîtrisées. Ce projet de loi suscite nos réserves car il est trop radical et risque de pénaliser à la fois nos entreprises et potentiellement même nos consommateurs », explique le service de presse du ministre.

Chez SEB, nous ripostons

La direction du groupe d’électroménager SEB, les syndicats et plusieurs centaines de salariés manifesteront mercredi devant l’Assemblée nationale pour protester contre le projet de loi environnementale qui vise à réduire l’exposition aux PFAS. Le groupe indique ne pas utiliser de Téflon dans ses revêtements antiadhésifs et affirme que les PFAS utilisés dans la fabrication des poêles Tefal ne présentent pas de risque pour la santé. Lors du rachat de la marque Tefal par SEB en 1968, le groupe entreprend de fabriquer son propre revêtement, en développant une formule qui permet de coller le revêtement sur l’aluminium, sans recourir au PFOA (acide perfluorooctanoïque), le composant utilisé. anciennement par la société Dupont et incriminé dans des pollutions, notamment aux Etats-Unis. L’utilisation du PFOA est interdite en Europe.

Cammile Bussière

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