Rachat d’Ascometal de Fos : feu vert du tribunal pour Marcegaglia
Est-ce un premier pas vers la sérénité pour les salariés d’Ascometal ? Ce vendredi matin, le tribunal de commerce de Strasbourg, qui a placé fin mars le groupe détenu par le suisse Swiss Steel en redressement judiciaire, a validé l’offre de reprise émise par Marcegaglia pour une entrée en possession le 6 juin.Nous remercions tous les collaborateurs du site de Fos-sur-Mer et tous les interlocuteurs publics qui ont soutenu et approuvé le projetexpliquent, dans un communiqué, Emma et Antonio Marcegaglia, directeur et président du groupe fondé par leur père Steno en 1959. Cette acquisition importante s’inscrit dans (notre) stratégie globale, avec pour objectif d’intégrer l’ensemble de la chaîne de valeur dans notre production. Ce projet de transformation industrielle et les technologies innovantes utilisées feront du site de Fos-sur-Mer l’un des atouts les plus importants de notre groupe.«
Ce n’est pas une réelle surprise, puisque l’offre italienne a été la seule à avoir été présentée et défendue par l’intersyndicale de l’usine de Fos, celles venues de l’indien Hind Rectifiers et du français Europlasma étant arrivées sur la table au dernier moment. minute et n’a pas pu être étudié sérieusement. Concernant ce dernier, Ugur Yagiz, responsable du personnel au CSE et délégué CFE-CGC, a même précisé qu’il ne s’est pas montré « pas de solidité financière »soulignant également que, dans l’organigramme du spécialiste des torches plasma, il y avait deux anciens dirigeants d’Ascometal (Christophe Cornier et Gilles Pérou, ndlr) contre lesquels il y avait eu « un tollé » de la part des salariés.
Bref, après le blocus de leur usine par leurs fournisseurs qui réclamaient d’être payés, et alors qu’ils se sont retrouvés en redressement judiciaire pour la troisième fois en dix ans, les salariés provençaux d’Ascometal en verront peut-être enfin davantage. clair. Marcegaglia est un groupe qui emploie 7 500 salariés dans le monde, avec un chiffre d’affaires de 7,8 milliards d’euros. Surtout, ses représentants ont rencontré à plusieurs reprises les représentants des salariés de Fos et ont prouvé leur « une volonté réelle et solide« , toujours selon Ugur Yagiz.
Les Transalpins ont aussi réussi à rassurer les syndicats. Et cela était nécessaire car leur projet, qui se déroule sur les cinq prochaines années pour un investissement total de 800 millions d’euros (dont 200 millions de fonds de roulement), repose sur une transformation industrielle : faire passer la production d’acier de 200 000 à plus d’un million. tonnes mais abandonner le commerce du fil. « Seront ajoutées une installation de coulée continue de brames (au lieu des lingots actuels) et une installation de pointe pour le laminage à chaud de bobines.« , précise Marcegaglia, évoquant une production totale comprise entre 1,6 et 2 millions de tonnes.
Et pour ce faire, l’industriel a promis de reprendre l’ensemble des 323 salariés actuels d’Ascometal à Fos, tout en conservant leurs droits acquis (RTT, congés payés, 13e mois, compte épargne temps…). Le tout sans plan de licenciement pendant les deux premières années. De quoi, forcément, pour séduire côté social.
De son côté, le ministre de l’Industrie Roland Lescure se félicite «excellente nouvelle » et indique poursuivre les travaux pour les autres sites, dont l’audience a été fixée au 28 juin.
Une nouvelle page s’ouvre donc pour Ascometal à Fos, alors que l’industrie provençale, en pleine décarbonation, a amorcé un virage très important. « Désormais, il va falloir relire et signer les accordssouffle François Barges, délégué de la CGT. Il faudra aussi signer de nouveaux contrats avec des cotraitants car, comme je l’ai toujours dit, ils font partie intégrante de l’usine et donc du projet. Nous, les syndicats, aurons beaucoup de travail, mais les salariés pourront avancer avec plus de sérénité.«