quinze États de l’UE veulent transférer plus facilement les migrants vers des pays tiers
Ces pays veulent aller plus loin que le pacte migratoire récemment adopté par l’UE qui renforce le contrôle de l’immigration en Europe.
Quinze pays de l’Union européenne, menés par le Danemark et la République tchèque, appellent à « nouvelles solutions » faciliter le transfert des migrants vers des pays extérieurs à l’Union européenne, y compris lors d’opérations de sauvetage en mer. Ces quinze pays, dont l’Italie ou la Grèce mais pas la Hongrie, veulent aller plus loin que le pacte migratoire récemment adopté par l’UE qui durcit le contrôle de l’immigration en Europe.
Ils demandent à la Commission européenne « identifier, développer et proposer de nouveaux moyens et de nouvelles solutions pour prévenir l’immigration irrégulière vers l’Europe », selon cette lettre consultée par l’AFP. Ils plaident ainsi pour des mécanismes permettant « détecter, intercepter et, en cas de détresse, secourir les migrants en haute mer et les emmener dans un endroit sûr dans un pays partenaire hors UE où des solutions durables pourraient être trouvées pour ces migrants ». Ils citent l’accord que l’Italie a récemment conclu avec l’Albanie pour envoyer les migrants secourus dans les eaux italiennes vers ce pays candidat à l’UE, afin que leurs demandes d’asile puissent y être traitées.
Les quinze pays suggèrent également de pouvoir envoyer plus facilement les demandeurs d’asile vers des pays tiers pour que leur demande y soit étudiée. Le droit européen prévoit qu’un immigrant arrivant dans l’UE peut être envoyé vers un pays extérieur au bloc où il aurait pu demander l’asile, à condition d’avoir un lien suffisant avec ce pays tiers. Ce qui exclut à ce stade un modèle de type Royaume-Uni/Rwanda. « L’application de la notion de « pays tiers sûr » dans le droit européen en matière d’asile doit être réévaluée »écrivez ces pays.
Partenariats
Plus généralement, ces pays souhaitent multiplier les accords avec les pays tiers situés le long des routes migratoires, citant en exemple les partenariats déjà conclus, comme celui avec la Turquie pour retenir les réfugiés syriens en 2016. « Nous encourageons l’établissement de partenariats complets, mutuellement bénéfiques et durables avec les principaux pays partenaires le long des routes migratoires »selon les signataires.
Ces propositions, destinées à la future Commission européenne, interviennent à moins d’un mois des élections européennes pour lesquelles les sondages prédisent une poussée des partis anti-immigration. Les quinze pays signataires sont la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, l’Estonie, la Grèce, l’Italie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne et la Roumanie.