A moins de deux semaines de l’élection présidentielle américaine, les scrutins entre Kamala Harris et Donald Trump restent incertains. Si tous deux sont les favoris indéniables de cette course à la Maison Blanche, les partis démocrate et républicain ne sont pas les seuls en lice.
Ils s’appellent Jill Stein, Cornel West et Chase Oliver et ce sont les trois grands oubliés de la campagne. Kamala Harris et Donald Trump sont les candidats les plus représentés dans la sphère médiatique – camp démocrate contre républicain, bleu contre rouge. Cependant, l’actuel vice-président et l’ancien président des États-Unis ne sont pas les seuls hommes politiques à vouloir accéder à la Maison Blanche. En effet, d’autres noms pourraient être retenus le jour du scrutin, le 5 novembre.
Si ces trois hommes politiques ont peu de chances de l’emporter, ils peuvent néanmoins avoir un impact dans les « swing states », les États pivots, en monopolisant les voix cruciales des deux autres candidats. Comme l’indiquent les cartes du New York Times, il y a au moins un candidat tiers ou indépendant en campagne dans les sept États clés.
Jill Stein, l’écologiste
L’écologiste Jill Stein, ancienne physicienne de 74 ans, n’en est pas à son coup d’essai. Elle se présente pour la troisième fois à l’élection présidentielle américaine sous le parti des Verts, avec le mantra « peuple, planète, paix ». Médecin formé à Harvard, le militant veut « inverser le cours du changement climatique et rendre obsolètes les guerres pétrolières ».
Dans une vidéo publiée sur le site Internet de sa campagne, elle déclare : « Le système est en panne, les deux partis sont aux ordres de Wall Street. Je m’appelle Jill Stein et je me présente à la présidentielle pour offrir ce choix aux citoyens », critiquant ainsi la bipolarisation des partis en Amérique.
Déjà favorable à l’abolition de la dette étudiante (les Américains doivent au total plus de 1 500 milliards de dollars de dettes étudiantes), Jill Stein prône également l’accès universel aux soins de santé et le droit aux soins de santé. ’emploi. Elle a également soutenu l’éducation publique gratuite et défendu le droit à l’avortement.
En 2012, elle a obtenu 0,36 % des suffrages exprimés. Lors de l’élection suivante, remportée par Donald Trump, elle obtient 1,06 % des suffrages.
Chase Oliver, le libertaire
Candidat du troisième parti du pays, les bulletins de vote de Chase Oliver, 39 ans, paraîtront dans les sept « swing states ». Ancien démocrate, il s’est engagé en politique au début des années 2000, affichant sa ferme opposition à la guerre en Irak, débutée sous le mandat de George W. Bush. Investi par le Parti libertaire en mai, il reste toujours en désaccord avec une intervention militaire américaine dans d’autres pays. Il veut en fait « ramener les troupes chez elles ».
Chase Oliver se décrit comme « gay et armé » dans The Gazette. Il est à la fois pro-armes, pro-LGBT, pro-avortement, pour la légalisation du cannabis à l’échelle nationale et pour l’abolition de la peine de mort.
Dénonçant un système d’immigration « obsolète et inefficace », il appelle à le simplifier pour que « les immigrants puissent venir, travailler et s’épanouir » dans le pays. Il défend également le libre marché et est conservateur sur le plan budgétaire.
Lors des élections de mi-mandat en 2022, Chase Oliver a réussi à récolter 2 % des voix en Géorgie, empêchant ainsi le candidat démocrate et le candidat républicain d’obtenir les 50 % nécessaires pour être élus au Sénat dès le premier tour. Comme Jill Stein, il prône une réforme du système politique bipartite aux États-Unis.
Cornel West, le socialiste
Philosophe et universitaire américain de 71 ans, Cornel West est reconnu pour ses travaux sur les études afro-américaines mais aussi… pour son petit rôle dans la saga Matrix. Passé par Harvard et Princeton, il se présente pour la première fois à cette course à la Maison Blanche, en tant qu’indépendant.
Spécialiste de la question raciale aux Etats-Unis, il se définit comme un « socialiste non marxiste ».
Cornel West est notamment favorable au démantèlement de l’OTAN et souhaite rendre les soins de santé gratuits pour les résidents américains. Il promet de défendre les salaires, le logement et l’environnement mais aussi de réduire le budget de la défense du pays.
En 2007, il soutient la candidature de Barack Obama, mais est déçu des deux mandats du démocrate. En 2016 et 2020, il a notamment soutenu Bernie Sanders lors des primaires présidentielles.