Alors que Nicolas Maduro brigue un troisième mandat ce dimanche, Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado représentent le candidat de l’opposition unifiée à l’élection présidentielle pour le premier et l’âme d’une campagne tendue pour le second. Retour sur leur parcours.
Des élections sous haute tension. Ce dimanche, près de 21 millions de Vénézuéliens se rendront aux urnes pour élire leur nouveau président. Ils devront choisir entre le président sortant Nicolas Maduro, qui brigue un troisième mandat de six ans, et le diplomate Edmundo Gonzalez Urrutia.
Un candidat qui suscite l’espoir de mettre fin à 25 ans de chavisme. Comme le rapporte l’AFP, de nombreux sondages estiment que Nicolas Maduro, héritier politique d’Hugo Chavez, ne dépassera pas les 30% et placent l’opposition comme vainqueur entre 50 et 70%. Pourtant, rien ne prédestinait Edmundo Gonzalez Urrutia, un ancien diplomate de 74 ans, à devenir le visage de la coalition d’opposition, la Plateforme démocratique unitaire (PUD).
En effet, ce profil discret qui comptait profiter de sa retraite auprès de sa famille, s’est vu contraint de remplacer au pied levé l’âme de cette campagne, Maria Corina Machado. Bien que largement victorieuse de la primaire de l’opposition, la candidate a été condamnée à un an d’inéligibilité par la Cour suprême du Venezuela, régulièrement accusée d’être à la merci du pouvoir.
Homme de l’ombre qui a longtemps été ambassadeur en Algérie (1994-99) et en Argentine (1999-2002), Edmundo Gonzalez Urrutia n’a aucune ambition en politique. Lui qui explique avoir accepté la course présidentielle pour ne pas « laisser l’opposition sans candidat », ne cache pas son désir de déléguer le pouvoir à celle qui incarne depuis vingt ans la lutte contre le chavisme, Maria Corina Machado.
La « libertadora »
« Je laisserai Maria là où elle veut », a déclaré Edmundo Gonzalez Urrutia. Ingénieure de 56 ans, Maria Corina Machado défend un modèle libéral sur le plan économique, à l’opposé du projet étatiste du chavisme, doctrine politique en place dans le pays depuis son avènement en 1999.
Très populaire, suscitant une grande ferveur, la femme politique est même surnommée la « libertadora ». En octobre dernier, elle a remporté plus de 90% des voix aux primaires, mais la Cour suprême a confirmé son inéligibilité, c’est à ce moment qu’elle est devenue la porte-parole de la candidature d’Edmundo Gonzalez Urrutia.
« Nous allons libérer notre pays et ramener nos enfants à la maison », a-t-elle déclaré, en faisant référence aux 7 millions de Vénézuéliens qui, selon l’ONU, ont quitté le pays en raison de la crise économique que traverse le pays. Elle-même a envoyé ses trois enfants à l’étranger.
Maria Corina Machado a débuté sa carrière politique en 2002 avec la création de l’association Sumate (Rejoignez-nous), qui réclame un référendum pour révoquer le président Chávez. La femme politique semble déterminée et ses partisans se disent prêts à la suivre « jusqu’au bout ».