Qui reste-t-il à la tête du groupe terroriste palestinien six mois après le 7 octobre ?
C’est l’un des principaux objectifs de la lourde offensive israélienne lancée sur la bande de Gaza : « éradiquer le Hamas », selon les mots du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Six mois après l’attentat terroriste du 7 octobre, malgré les succès revendiqués par l’armée israélienne, de nombreux dirigeants sont encore en vie. Et la suppression totale du groupe semble pour le moins ambitieuse.
Un organigramme complexe
Pour savoir où en est le Hamas aujourd’hui, nous devons d’abord comprendre comment il fonctionne. Et son organisation est complexe. Elle est divisée en deux sections principales : la branche politique et la branche armée, réparties sur des territoires différents. Elle est ainsi présente dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, mais aussi dans les prisons israéliennes, tandis que certains dirigeants sont exilés à l’étranger, notamment au Qatar.
La branche politique du Hamas se compose d’un Conseil consultatif de la Choura, une sorte de parlement d’un État islamique, et d’un bureau politique. Les membres de ce Parlement, dont la liste est tenue secrète, élisent les 15 personnalités du bureau politique qui détermine les politiques sociales, politiques et militaires, en consultation avec le Conseil de la Choura.
La Choura est également divisée en quatre branches régionales qui élisent également les membres des bureaux politiques régionaux. Parmi eux, le bureau de la bande de Gaza, dans lequel travaillent 15 militants palestiniens, dirigé par Yahya Sinouar.
Une douzaine de hauts fonctionnaires éliminés
Malgré leur dispersion, l’armée israélienne a réussi à éliminer plusieurs membres de haut rang de l’organisation islamiste palestinienne. Parmi eux, Marwan Issa, présenté par le Conseil européen des relations internationales comme le chef adjoint des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée de l’organisation. Il est considéré comme « l’un des organisateurs du massacre du 7 octobre », et son élimination lors d’une frappe à Gaza a été confirmée par le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, le 26 mars.
Ahmed al-Ghandour Et Ayman Nofal figuraient également parmi les figures importantes des brigades armées avant d’être éliminées par les frappes israéliennes à l’automne 2023.
Saleh al-Arourivice-président de l’organisation basée au Liban et considéré comme le chef du groupe en Cisjordanie, proche de la branche militaire du Hamas, a été tué début 2024. Au total, depuis le 7 octobre et le début de l’opération lancée par Israël, une dizaine de personnalités ayant des responsabilités à différents niveaux au sein du Hamas ont été éliminées.
Cibles prioritaires
Mais plusieurs personnalités clés de l’organisation restent pourchassées. Mohammed Deïf fait partie de. Il est l’un des derniers survivants à la tête de la branche armée du Hamas encore caché dans les tunnels de la bande de Gaza. Deiff constitue ainsi l’une des cibles prioritaires de l’armée israélienne. En décembre, il a été inscrit sur la liste noire de l’Union européenne réprimant les personnes ou organisations impliquées dans des actes « terroristes ».
pareil pour moi Yahya Sinouar, le leader du mouvement islamiste palestinien à Gaza, dont nous avons parlé plus haut. Il est considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre contre Israël et celui qui tient entre ses mains le sort des otages. Sinouar a été la cible de bombardements en mars dernier sans que les troupes israéliennes ne revendiquent la responsabilité de sa mort. Il semble toujours échapper à la traque organisée pour l’éliminer.
Ismaïl Haniyeh est le président du bureau politique général du Hamas, élu le 6 mai 2017, et l’une des plus anciennes personnalités du groupe. Résidant au Qatar, il semble pour l’instant hors de portée de Tel-Aviv, Doha étant l’un des principaux interlocuteurs entre les deux parties dans les négociations de trêve. Même accord pour Khaled Méchaal. Chef du bureau politique jusqu’en 2017, il est aujourd’hui le chef « externe » du groupe, basé au Qatar.
Notre dossier sur la guerre entre le Hamas et Israël
Khalil al-Hayya est le chef adjoint du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza et dirige la délégation palestinienne pour les négociations concernant une trêve dans l’enclave. Il a déjà échappé à plusieurs tentatives d’assassinats ciblés, rapporte France 24, et est toujours en fuite.
À Gaza, au Liban, en Cisjordanie, au Qatar… les membres du Hamas restent ainsi dispersés et semblent parfois insaisissables. Une mission quasiment impossible pour l’État hébreu sachant qu’en plus d’être un groupe armé, le Hamas représente une idéologie bâtie pour survivre à la mort de ses dirigeants.