Qui pourrait prendre la place de Joe Biden s’il se retirait de l’élection présidentielle américaine ?
» Un désastre « , « mauvais dans la forme et le fond », « la pire performance de l’histoire »…Les analystes politiques comme les propres conseillers de Joe Biden ne sont pas tendres avec le président américain. Sa performance face à son rival Donald Trump a été jugée désastreuse, lors du premier débat télévisé de la campagne, ce jeudi 27 juin 2024.
Le candidat de 81 ans en ressort extrêmement affaibli. Au point que la question du maintien de sa candidature à un second mandat se pose sérieusement dans son propre camp. Le journal américain New York Times Il a même appelé Joe Biden à céder la place à un candidat démocrate plus jeune avant la prochaine élection présidentielle, prévue le 5 novembre 2024.
Mais que se passerait-il s’il acceptait de se retirer ? Quelle procédure serait mise en place ? Et qui pourrait reprendre le flambeau ? Voici quelques réponses.
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Qui serait responsable de la nomination d’un nouveau candidat ?
Si Joe Biden décidait effectivement de jeter l’éponge, cela ouvrirait la voie à un scénario inédit à quatre mois du scrutin. Ayant déjà remporté les primaires et caucus organisés dans chaque Etat en février et mars, le président sortant devrait logiquement être investi par son parti lors de la convention démocrate qui se tiendra à Chicago du 19 au 22 août. Presse associée il a en effet accumulé le soutien de 3 894 délégués, soit bien plus que les 1 976 nécessaires pour obtenir une majorité.
En cas de rétractation, comme expliqué Infos France tous les délégués attribués à Joe Biden deviendraient « non engagés » et devraient soutenir un autre candidat de leur choix. « La convention deviendrait une campagne à part entière, susceptible de mettre en évidence les divisions au sein du Parti démocrate. », note le le journal Wall Street .
Lors de cette convention, le lieu serait alors ouvert à tous, comme le souligne ABC News . La seule règle étant « qu’une majorité des membres du parti vote pour un candidat. »
Un tel scénario ne s’était pas produit depuis une soixantaine d’années, les conventions étant devenues une simple chambre d’enregistrement des résultats des primaires. Sauf en 1976, lors de la convention républicaine qui opposait Gerald Ford à Ronald Reagan.
La vice-présidente Kamala Harris est-elle la favorite ?
Tout dépend du scénario. Si Joe Biden devait démissionner avant la fin de son mandat, ce serait logiquement sa vice-présidente Kamala Harris, âgée de 59 ans, qui prendrait sa place. Ce qui lui donnerait un boulevard vers la présidentielle.
« Aucun autre démocrate n’oserait se présenter contre elle, » déclare Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique Iris des États-Unis. Nous aurions du jour au lendemain une femme présidente des États-Unis, ce qui créerait un grand élan en sa faveur. Elle pourrait être portée par une vague qui lui donnerait de grandes chances de battre Donald Trump. »
En revanche, si Joe Biden refuse de quitter la Maison Blanche, la légitimité de son vice-président sera moins assurée. « Elle risque de voir d’autres démocrates décider de se présenter contre elle. Et de nombreux démocrates dans l’entourage de Joe Biden feraient tout pour barrer la route à Kamala Harris avant la convention. »
Qui d’autre pourrait prendre la place de Joe Biden ?
Jusqu’à présent, le retrait de Joe Biden était si improbable qu’aucun autre démocrate n’avait osé sortir du bois. Mais cette perspective commence à susciter des vocations. « Si Biden décide cette semaine de se retirer, il y aura des candidats. Il y en a beaucoup. »Reed Brody, un ancien responsable du Parti démocrate, a déclaré Infos sur la France .
Certaines personnalités sont naturellement anticipées. Le Figaro note que l’ancienne candidate Hillary Clinton a fait plusieurs apparitions publiques ces dernières semaines, laissant entrevoir une potentielle candidature. Une piste jugée » absurde « par la politologue Nicole Bacharan : « Elle est trop vieille et a déjà eu sa chance deux fois. »se souvient-elle. Le nom de Michelle Obama circule également. « Un fantasme de démocrates paniqués »juge cet expert.
Parmi les poids lourds du parti, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, se démarque. Son débat l’année dernière contre le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a donné à l’ancien maire de San Francisco une stature présidentielle.
Le gardien cite également JB Pritzker, gouverneur de l’Illinois, « l’un des candidats les plus riches »qui a consacré le droit à l’avortement dans l’Illinois, défendu le contrôle des armes à feu et légalisé la marijuana récréative. Ou encore la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, le sénateur de l’Ohio Sherrod Brown et Dean Phillips, candidat aux primaires démocrates contre Joe Biden.
Une liste loin d’être exhaustive. Les signes de faiblesse du patriarche n’ont cessé d’aiguiser les appétits…