Qui gouvernera la France ? Entre grande et très grande coalition, union de la droite, majorité de blocage : 5 scénarios clés après le second tour

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Remarques préliminaires sur notre simulateur de coalition

Nous publions aujourd’hui un simulateur de coalition basé sur notre projection exclusive, le premier à mettre à jour les annonces de retraits à compter de la date limite de dépôt des candidatures.

Notre approche nous permet de visualiser les possibilités réelles de coalitions à l’issue du second tour.

Les majorités possibles à ce stade

Le simulateur étudie plusieurs configurations possibles, avec une conclusion provisoire : sauf démobilisation de l’électorat centriste et de gauche au second tour, le Rassemblement national ne devrait pas obtenir la majorité absolue.

La France pourrait alors découvrir la politique parlementaire et l’art subtil des coalitions.

Scénario 1 — L’extrême droite forme un gouvernement qui tombe

• Si le Rassemblement national et les Amis de Ciotti s’arrêtaient à 240 députés, il est peu probable qu’un gouvernement Bardella résiste à une motion de censure.
• Le président du RN a déjà déclaré qu’il n’était prêt à gouverner qu’en cas de majorité absolue.
• Il pourrait toutefois demander dimanche soir au président de la République d’obtenir un mandat pour la formation d’un gouvernement symbolique qui lui permettrait de faire une déclaration de politique générale en lançant une campagne électorale permanente avec pour objectif la présidentielle de 2027.

Scénario 2 — Une coalition Meloni se rapproche d’une majorité absolue, mais reste peu probable

• L’Union de la droite sur le modèle de la coalition Meloni (LR, Divers droite, RN) se rapprocherait de la majorité absolue. Cela reste peu probable à ce stade car — comme l’a déclaré Michel Barnier au magazine — « la quasi-totalité des députés LR seront élus contre le Front national. Je n’imagine pas qu’au lendemain d’une élection difficile, ils changeront de convictions ».

Scénario 3 — Une grande coalition pourrait produire un gouvernement de reconstruction nationale

• Avec environ 270 députés, une « grande coalition » réunissant Les Républicains, les centristes et le Nouveau Front populaire, tout en excluant LFI, se rapprocherait de la majorité absolue. Reste à savoir si, dans ce scénario, une négociation d’un programme gouvernemental serait possible. au moins La reconstruction nationale pourrait permettre de trouver un compromis et d’éviter la censure.

Scénario 4 – Une très grande coalition aurait la majorité absolue, même si cela semble très improbable

• Avec plus de 300 députés, une « très large coalition » réunissant toutes les forces opposées au Rassemblement national de LFI aux Républicains devrait disposer d’une majorité absolue. Elle paraît toutefois extrêmement difficile à envisager au vu des positions exprimées pendant la campagne.

Scénario 5 – Cent ans après la démission de Millerand, le retour d’un bloc pour la démission du président

• Une majorité de blocage apparaîtrait, LFI et RN s’arrêtant à une dizaine de députés sur les 289 nécessaires pour un vote de censure systématique.
• Cette majorité pourrait conduire à une impasse parlementaire et à un rapport de force institutionnel sans précédent.
• Comme le souligne Patrick Weil : « 2024 marque le centième anniversaire de la démission forcée du président de la République Alexandre Millerand, le 11 juin 1924. La chambre du cartel de gauche élue en mai a refusé de soutenir tout gouvernement choisi par Millerand et l’a contraint à la démission. »

Des majorités impossibles à ce stade

• Selon notre projection, le Nouveau Front Populaire, même dans une formation « Union de la Gauche » élargie intégrant Diverses Gauches, ne parviendrait à réunir qu’un peu plus de la moitié des députés nécessaires à une majorité absolue.
• De même, « la majorité présidentielle » semble impossible, la délégation des députés centristes risque d’être réduite de moitié.
• Une « coalition sociale-libérale » réunissant les partis du centre et de la gauche, excluant LFI et PCF ainsi que toutes les forces de droite aboutirait à une majorité absolue de plus de cinquante députés.
• Le bloc central intégrant des députés républicains opposés à l’alliance avec le RN et toutes les forces de l’ancienne majorité présidentielle parviendrait à un résultat similaire, en ne réunissant qu’un peu plus de la moitié des députés nécessaires à une majorité absolue.

Pour en savoir plus sur notre méthodologie, vous pouvez voir cette page.

Pour toute remarque ou question concernant ce travail de projection, à prendre avec précaution, vous pouvez nous écrire à contact(at)legrandcontinent.eu.

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