« La douleur dure toute la vie. Vous ne pouvez pas vous en débarrasser ». Fin 2020, devant le tribunal correctionnel spécial de Paris, le témoignage de Simon Fieschi avait impressionné, touché, bouleversé. Webmaster chez Charlie Hebdoil était responsable du site Internet du journal satirique lorsque, le 7 janvier 2015, a eu lieu l’attentat perpétré par les frères Kouachi. Ce samedi 19 octobre, la famille de Simon Fieschi a annoncé son décès, il avait 40 ans.
Ce père, marié à une Australienne, avait été la première personne touchée lors de l’attaque jihadiste menée contre l’hebdomadaire, auquel il a ensuite continué à collaborer à temps partiel. Se déplaçant avec une béquille, celui qui se définissait comme un « survivant » a récemment comparu au procès de Peter Cherif, condamné à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans l’organisation de l’attaque de 2015.
« Je ne peux plus faire le majeur, parfois ça me dérange »
En 2020, lors du premier procès de cet attentat, Simon Fieschi, qui avait perdu sept centimètres à cause d’une balle de Kalachnikov tirée à bout portant et logée dans sa colonne vertébrale, avait parlé de sa vie d’après, lorsqu’il avait passé neuf mois à l’hôpital après l’attaque.
« Désormais, je dois faire un travail de rééducation à vie », a-t-il déclaré devant la cour d’assises spéciale de Paris. Non sans humour, il a évoqué sa perte de mobilité, ses béquilles posées à côté de lui lors de son témoignage : « Je ne peux plus faire le majeur. Parfois, ça me dérange », réussissant ainsi à faire rire le tribunal dans ce procès.
Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de son décès, sans privilégier aucune hypothèse à ce stade, tandis que son corps sans vie a été retrouvé cette semaine dans une chambre d’hôtel.
