Le meeting aérien, organisé en marge des commémorations du Débarquement en Provence, a été écourté ce vendredi au Lavandou (Var). Pour une raison indéterminée, un avion Fouga Magister, qui participait au meeting aérien, s’est abîmé en mer. Le pilote, âgé de 65 ans, est décédé.
Une famille de passionnés
La victime s’appelait Didier Berger. Le sexagénaire était un ancien pilote de chasse qui avait acheté l’appareil il y a une trentaine d’années. « Tu as laissé le monde aux commandes de ton Fouga, cher Didier. Bienvenue au bar de l’escadrille », a écrit Bruno Clermont, membre du Centre des hautes études militaires, sur LinkedIn.
Selon ce militaire, Gérard Berger, le père de Didier, « lui aussi passionné par ce modèle d’avion et ancien pilote de la Marine nationale, est décédé dans les mêmes circonstances le 7 septembre 2003 (…) à Ajaccio, aux commandes d’un Zephyr, la version marine du Fouga Magister. »
Le Fouga Magister, un avion à réaction subsonique biplace très apprécié des passionnés d’aviation mais dépourvu de siège éjectable, se produisait vendredi dans le cadre d’un meeting au cours duquel la Patrouille de France (PAF) devait également faire une démonstration.
L’avion s’est écrasé dans la mer vers 17 heures, devant un public nombreux, sans possibilité pour le pilote de s’éjecter.
« Les spectateurs se sont évanouis »
« On a vu tout d’un coup l’avion piquer du nez et on a vu tous les débris remonter à la surface », a raconté à l’AFPTV Sophie Bruna, témoin du drame depuis le restaurant de plage où elle travaille. « C’était brutal, on ne s’y attendait pas ». « Certaines personnes se sont évanouies (…). Les gens sont un peu choqués, c’est normal. (…) Mais il n’y a pas eu de crise de panique, ils ont dit tout de suite ce qui se passait, les gens ont compris », a expliqué Marc-Antoine Armanini, un touriste de 33 ans.
Selon le parquet de Toulon, l’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens. Elle ira dans deux directions, a précisé Samuel Finielz, procureur du Var : « Il faudra d’abord récupérer l’épave de l’avion, afin qu’elle soit analysée et expertisée, pour déterminer une éventuelle panne mécanique ; il y aura ensuite des expertises médico-légales, pour voir si le pilote n’a pas subi un malaise. »
Une enquête de sécurité a également été ouverte par le Bureau d’enquête et d’analyse
Le Fouga Magister, mis en circulation dans les années 1950, fut longtemps un favori de la PAF, notamment pour sa grande maniabilité. Il n’équipe plus la Patrouille en 1980, désormais sur Alpha Jet. Il a également quitté l’armée en 1996 et fait aujourd’hui la fierté de quelques aéro-clubs privés.
Semaine noire pour l’aviation
Ce drame, bien qu’il concerne un civil, intervient deux jours après la mort de deux pilotes d’un avion de chasse Rafale tués dans une collision avec un autre appareil lors d’un exercice de combat dans le secteur de Colombey-les-Belles (Meurthe-et-Moselle).
Le pilote du premier Rafale s’est éjecté et a été récupéré blessé par les secours, tandis que d’importantes opérations de recherches étaient lancées pour retrouver les deux occupants de l’autre appareil, un biplace.