Qui est Rima Hassan, cette candidate LFI aux élections européennes convoquée par la police ?
La candidate Rima Hassan, septième sur la liste de la France insoumise aux élections européennes, a été convoquée par la police, vendredi 19 avril 2024, pour « apologie du terrorisme ». L’annonce de cette convocation a été faite au lendemain de l’annulation par le préfet du Nord d’une réunion de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan sur le Moyen-Orient à Lille.
Quelques jours plus tôt, le militant franco-palestinien s’était heurté à propos de X à Rachel Khan après un commentaire ironique de l’essayiste sur la situation à Gaza. Cette dernière a également annoncé avoir porté plainte contre le candidat LFI pour « injure publique ». Qui est Rima Hassan, cette jeune femme de 31 ans, voix de la jeunesse palestinienne en France, accusée par ses détracteurs de soutenir le Hamas ?
« Un cocktail explosif »
Avocate en droit international et spécialiste de la question des réfugiés, Rima Hassan est née et a grandi dans le camp de réfugiés de Neirab en Syrie. Elle arrive en France à l’âge de 9 ans et est naturalisée en 2010. En 2019, elle fonde l’Observatoire des camps de réfugiés qui compte 200 personnes.
« Mon identité palestinienne me manque toujours, précisément parce que je suis née dans un espace qui m’a empêché de l’être : un camp de réfugiés, celui de Neirab en Syrie »dit la jeune femme Culture française en mars dernier. « Tout cela pour la simple raison qu’Israël refuse et s’oppose au droit au retour des Palestiniens. C’est un cocktail explosif. C’est le fléau de ma vie. »elle a ajouté.
Depuis plusieurs années, elle soutient la cause palestinienne et dénonce la logique de « l’apartheid » mené par les Israéliens envers les Palestiniens, notamment dans une interview accordée aux médias. explosion . Au lendemain des attentats du 7 octobre, perpétrés par le Hamas, Rima Hassan a créé le collectif Action France Palestine.
7ème place sur la liste européenne LFI
Peu connue du grand public jusqu’à récemment, sa désignation à la septième place de la liste conduite par Manon Aubry, place a priori éligible, a suscité de vives réactions à droite, à l’extrême droite et dans la majorité, indique leAFP.
Rima Hassan « est le représentant des idées véhiculées par le Hamas »a notamment dénoncé le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Sylvain Maillard.
En particulier, une interview avec les médias Le crayon où elle est accusée d’avoir estimé après le 7 octobre qu’il s’agissait » VRAI « que le mouvement islamiste palestinien Hamas prend des mesures légitimes. Un extrait tronqué, a-t-elle répondu sur X, regrettant « la censure » de son « évolutions et réponses étayées » et précisant qu’il avait qualifié le Hamas de « groupe terroriste ».
« Je considère que nous sommes dans un régime d’apartheid »
Autre déclaration controversée de Rima Hassan : son utilisation du slogan « du fleuve (Jordanie) à la mer (Méditerranée) ». Une expression associée par certains à la destruction d’Israël, une exigence d’un État où les Palestiniens vivraient libres pour les autres. « Je demande que tous les Palestiniens, où qu’ils vivent, soient délivrés de toutes ces oppressions, du Jourdain à la mer »rétorque-t-elle.
Des accusations qu’elle défend régulièrement, disant simplement qu’elle veut « Tous les Palestiniens soient libérés de toutes ces oppressions ». « Je considère que nous sommes dans un régime d’apartheid. En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, les Palestiniens sont confrontés à l’occupation et à la colonisation. En Israël, ils sont traités comme des citoyens de seconde zone. À Gaza, ils sont sous blocus. Ceux qui sont réfugiés dans les camps n’ont pas le droit au retour »elle a dit dans Libérer novembre dernier.
«Je me sens serein et combatif»
Selon la convocation, révélée par le journal Le monde et consulté par leAFPle militant controversé est convoqué à la fin du mois « afin d’être entendu librement sur les faits d’apologie publique d’un acte de terrorisme, commis au moyen d’un service de communication publique en ligne ».
Les faits qui lui sont reprochés auraient été commis entre le 5 novembre et le 1er décembre, selon le document, qui ne donne pas plus de détails. «Je me sens serein et combatif»a réagi Rima Hassan auAFP. « Serein car j’estime n’avoir rien à me reprocher, m’étant toujours exprimé de manière critique tant à l’égard du Hamas et de son mode opératoire terroriste qu’à l’égard d’Israël. Et je suis très combatif car je crois que ce sont des manœuvres politiques »a-t-elle ajouté en marge d’un café citoyen à Marseille, où elle s’est exprimée devant quelque 300 personnes qui scandaient à plusieurs reprises leur soutien.
Une tentative d’intimidation, selon le candidat
Elle fait valoir que sa convocation, qui serait due à la « discrédit », « mentionne des publications sur les réseaux datant de novembre ». « Nous sommes 6 mois plus tard. Une convocation pour apologie du terrorisme reste quand même assez lourde, généralement urgente, il ne faut pas 6 mois pour convoquer quelqu’un »elle insiste, croyant qu’elle est « principalement ciblé en tant que personnalité politique en plus d’être ciblé en tant que voix palestinienne ».
Au lendemain de la double annulation d’une conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan sur le Moyen-Orient à Lille, les Insoumis voient « une tentative d’intimidation et de criminalisation de toutes les voix qui s’élèvent contre les massacres en cours à Gaza ».
« Contrairement aux propos qui lui sont attribués, Rima Hassan n’a JAMAIS dit que les actes du 7 octobre étaient légitimes »a ajouté dans son communiqué le mouvement de gauche radicale, qui a fait de la dénonciation des opérations militaires israéliennes à Gaza l’un des axes principaux de sa campagne pour les élections européennes du 9 juin.