Chef du parti conservateur canadien, Pierre Poilievre se place comme le probable prochain Premier ministre du pays alors que Justin Trudeau vient d’annoncer sa démission. Qui est ce responsable politique souvent comparé à Donald Trump et désigné personnalité médiatique de l’année 2024 par la presse locale ?
«Avec des élections prévues dans quelques mois, l’attention est désormais centrée sur ce que nous pouvons attendre de la part de celui que les sondages présentent comme étant notre Premier ministre en attente», avait déclaré Ken Kingston, directeur de l’information de 989XFM au micro de la station de radio, en Nouvelle-Écosse, au sujet de Pierre Poilievre.
Alors que Justin Trudeau a annoncé, lundi 6 janvier, sa démission de son poste de chef du gouvernement canadien, son opposant et dirigeant du parti conservateur le devançait déjà de plus de 20 points dans les sondages.
Cette situation s’inscrit à l’aube des prochaines élections fédérales qui doivent avoir lieu au plus tard le 20 octobre 2025. En effet, ce scrutin permettra d’élire les députés de la 45e législature de la Chambre des communes, puis le Premier ministre sera nommé par le gouverneur général par les députés.
Déjà donné vainqueur, Pierre Poilievre a toutefois été critiqué pour s’être opposé à plusieurs projets de loi, dont le C-64 sur l’assurance médicaments ou le C-31 «concernant des mesures d’allègement du coût de la vie relatives aux soins dentaires et au logement locatif».
Le Donald Trump canadien ?
Dans un contexte où les Canadiens s’inquiètent pour leurs finances, à 45 ans, Pierre Poilievre et sa rhétorique tranchante, mais très étudiée «lui ont permis de capter l’humeur nationale», observe ainsi le journal québécois Le Devoir. Un caractère qui lui a valu d’être nommé personnalité médiatique de l’année 2024 par la presse locale le 16 décembre dernier. Quatre jours plus tôt, Donald Trump est devenu personnalité de l’année pour le Time magazine.
D’ailleurs, Pierre Poilievre a souvent été comparé au président américain qui sera investi le 20 janvier prochain à la Maison Blanche. Lors d’un point presse, un journaliste avait d’ailleurs fait cette comparaison, ce à quoi il avait répondu : «de quoi parlez-vous ?».
Axe the tax (abolir la taxe en français), «le Canada d’abord» ou encore «Fix the broken border» (réparons la frontière), sont les idées qu’il défend, à l’image de Donald Trump et de son célèbre «America First».
Alors que le républicain s’en était pris à Kamala Harris – candidate démocrate à la présidentielle -, la qualifiant de «folle» et de «lunatique de la gauche radicale», Pierre Poilievre avait été expulsé des communes en avril dernier, par le président de la chambre, Greg Fergus, pour avoir traité Justin Trudeau de «premier ministre cinglé». Il avait par la suite refusé de revenir sur ses propos.
«rétablir une discipline monétaire»
Quelques jours avant la démission du chef du gouvernement, c’est lors d’une longue interview parue ce dimanche et accordée à Jordan Peterson, un animateur de podcast marqué à droite que Pierre Poilievre a évoqué ses projets pour le Canada. S’il devient Premier ministre, ce dernier entend ainsi se concentrer sur le secteur énergétique de son pays selon lui composé de «lobbyistes idiots», sur le logement ou encore sur l’allègement de la bureaucratie.
«Nous allons réduire la bureaucratie, réduire le nombre de consultants, réduire l’aide étrangère, réduire l’aide publique aux grandes entreprises. Nous allons utiliser les économies pour réduire le déficit et les impôts et pour affranchir le système de libre entreprise», a ainsi promis Pierre Poilievre, ajoutant vouloir «rétablir une discipline monétaire pour faire baisser l’inflation [et] arrêter d’imprimer de la monnaie».
Attendu aussi sur le sujet de la sécurité, le chef du parti conservateur a promis «la plus grande répression contre la criminalité de l’histoire canadienne», sans pour autant donner plus de détails.
Élu à la tête du parti conservateur en 2022, Pierre Poilievre, originaire de Calgary, était lors de ses études déjà très actif au sein du club conservateur du campus où il y étudiait les relations internationales. Avant de se présenter aux élections, ce dernier a travaillé pour Stockwell Day, ancien ministre. Pierre Poilievre s’est marié en 2017 à Anaida, d’origine vénézuélienne, avec qui il a eu deux enfants.