Ce mercredi 5 juin, Emmanuel Macron est à Plumelec dans le Morbihan, pour rendre hommage à ceux qui ont bloqué l’avancée des Allemands il y a 80 ans. Parmi eux : le Breton Émile Bouétard, l’un des parachutistes du SAS (Special Air Service) largués près de Saint-Marcel dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Il est considéré comme le premier soldat français à mourir sous les balles ennemies dans le cadre de la D Jour.
Le président de la République débute donc la série des commémorations à l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement et de la Libération, en Bretagne.
Avant Saint-Lô et les plages de Normandie, c’est en effet par Plumelec, dans le Morbihan, qu’Emmanuel Macron commence ce mercredi 5 juin, en rendant hommage aux résistants du maquis de Saint-Marcel et aux premiers parachutistes de la liberté. La France, qui a uni ses forces pour préparer le jour J.
C’est là, au-dessus de ce vaste pays surnommée « Baleine » par les maquisards de Saint-Marcel, que des parachutistes du SAS (Special Air Service) ont été largués dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.
Leur objectif : empêcher les renforts allemands d’atteindre la Normandie, le début de l’opération Overlord, nom de code du débarquement allié. « LLeur mission était de perturber les moyens de communication en Bretagne pour empêcher les divisions allemandes d’atteindre les plages du Débarquement. confirme François Souquet, biographe d’Émile Bouétard.
Émile Bouétard était l’un des neuf membres de la France Libre à avoir sauté avec un parachute sur le dos.
Intervenant : François Souquet, biographe d’Émile Bouétard
Largués par erreur à deux kilomètres de la zone prévue à proximité du moulin de La Grée qui servait de poste d’observation aux Allemands, les neuf parachutistes SAS sont rapidement repérés. La mission d’Émile Bouétard était de protéger trois opérateurs radio stick.
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Attaqués par un fort détachement de soldats russes, géorgiens et ukrainiens appartenant à une « unité de l’Est » armée de la Wehrmacht, le caporal Bouétard et les trois radios se sont battus jusqu’à épuisement de leurs munitions. Les opérateurs radio ont été faits prisonniers.
Quant au caporal Bouétard, blessé à l’épaule et à la cuisse, il a été achevé d’une rafale de pistolet-mitrailleur par un Géorgien. « U« Le Russe blanc s’est approché de lui, lui a donné un coup de pied et a tiré avec sa mitrailleuse. » explique François Souquet. Il est assassiné à 1h30 du matin le 6 juin 1944. Emile Bouétard est ainsi considéré comme le tout premier soldat français mort lors de l’opération Overlord.
Émile Bouétard est né le 4 septembre 1915 à Pleudihen, dans ce qu’on appelait à l’époque : les Côtes-du-Nord (ancien nom des Côtes d’Armor). Il était le sixième enfant d’une famille de sept personnes. En 1935, il est mobilisé et embarqué pour 30 mois sur des bateaux de la marine française.
Alors que l’ennemi allemand est en Bretagne, il quitte la maison familiale de Pleudihen en janvier 1942 pour rejoindre Marseille. Après un long voyage, il arrive un an plus tard en Grande-Bretagne en janvier 1943. En février de la même année, il rejoint les Forces françaises libres (FFL) puis immédiatement dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL).
Il y a cinq ans, Mercredi 5 juin 2019, une trentaine de personnes dont deux anciens membres du SAS se sont rassemblées à la Croix Bouétard à Plumelec, à l’endroit même où ce militaire français a été abattu.
Devant le monument érigé à sa mémoire, ils ont rendu hommage à ce héros de l’opération Overlord, décédé à 300 kilomètres des plages du Débarquement, où se déroulaient déjà les commémorations du 75e anniversaire du Débarquement.
V. Chopin avec T. Peigné