Après l’échec de la proposition d’Huguette Bello comme candidate à Matignon, le Parti socialiste, les écologistes et le Parti communiste ont proposé une nouvelle personnalité issue de la société civile, Laurence Tubiana. Cette dernière n’a toutefois pas encore reçu le soutien de La France Insoumise.
Candidate au poste de Premier ministre soutenue par le PS, EELV et le PCF, Laurence Tubiana pourrait devenir la candidate du Nouveau Front populaire pour remplacer Gabriel Attal à Matignon, si la France Insoumise donne son accord. Mais qui est cette femme issue de la société civile ?
Ce n’est pas la première fois que Laurence Tubiana est pressentie pour devenir cheffe du gouvernement. En juillet 2020, son nom avait été évoqué pour remplacer Edouard Philippe. Emmanuel Macron lui avait finalement préféré Jean Castex.
En 2018 et 2020, elle a également été pressenti à deux reprises pour le poste de ministre de l’Écologie et de la Transition énergétique.
Haut fonctionnaire français, Laurence Tubiana s’est toujours revendiquée à gauche. Proche de l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, elle a milité au sein de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) dans sa jeunesse, avant de signer, en 2012, aux côtés d’autres économistes, un appel à soutenir François Hollande dans sa candidature à l’élection présidentielle.
Co-président de la Convention Citoyenne pour le Climat
Docteur en économie, Laurence Tubiana est très impliquée dans le développement durable et les questions agricoles. En effet, membre de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) depuis 1976, elle a créé l’ONG Solidarité Agricole et Alimentaire, ou Solagral, dans les années 1980.
Depuis 2017, elle est présidente de la Fondation européenne pour le climat. Cette organisation philanthropique indépendante contribue à la lutte contre la crise climatique en augmentant le développement durable en Europe. Elle est également reconnue pour son rôle actif dans la formation du texte de l’Accord de Paris, adopté en 2015 lors de la COP21.
Elle a été choisie en 2019 par Edouard Philippe pour coprésider la Convention citoyenne pour le climat, aux côtés de Thierry Pech. Cette assemblée de 150 citoyens tirés au sort avait pour objectif de définir une série de mesures visant à « réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990 ».
Vers un rejet de la France Insoumise ?
Née en Algérie française en 1951 dans une famille juive algérienne, sa nomination pourrait contribuer à faire taire les accusations d’antisémitisme qui ont entaché le Nouveau Front populaire, et particulièrement La France insoumise, ces derniers mois.
La France Insoumise pourrait néanmoins une nouvelle fois rejeter la proposition de ses alliés. En effet, pressentie à trois reprises pour rejoindre un gouvernement sous Emmanuel Macron alors qu’il disposait encore d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, Laurence Tubiana pourrait être considérée comme étant « trop macroniste ».
L’économiste fait également partie des 70 personnalités qui ont signé une tribune dans Le Monde le 11 juillet, rappelant que l’absence de majorité absolue empêcherait le NFP de mettre en œuvre l’intégralité de son programme. Les signataires appellent donc à « la formation d’un programme républicain d’urgence », qui devra impliquer l’abandon de certaines mesures originales du programme.
Cette signature publique du candidat proposé par le PS, EELV et le PCF pourrait ne pas être du goût de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis, qui militent toujours pour un Premier ministre issu de leurs rangs. Reste à savoir si les trois partis seront prêts à rompre leur alliance avec LFI pour permettre à Laurence Tubiana d’accéder à Matignon.
