Héros de la demi-finale de l’Euro 2024 remportée par l’Espagne face à la France (2-1) mardi, Lamine Yamal (16 ans) est considéré depuis ses débuts au Barça comme la nouvelle pépite du football espagnol. Des attentes énormes auxquelles il répond sans sourciller depuis ses débuts chez les pros… il y a seulement un an.
Il a puni les Bleus à une heure illégale en Allemagne. À seulement 16 ans et 362 jours, Lamine Yamal est devenu le plus jeune buteur de l’histoire à l’Euro ou au Mondial, mardi lors de la demi-finale de l’Euro 2024 remportée par l’Espagne contre la France (2-1). Il était un peu plus de 21h20 et, à cette heure-là, les mineurs n’ont plus le droit de travailler selon la loi allemande… qui accorde des dérogations pour les sportifs de haut niveau. Au grand dam des joueurs de l’équipe de France punis par les accélérations déconcertantes de la nouvelle pépite du football espagnol.
Appelé en Espagne après cinq matchs professionnels
« On sait que Yamal est gaucher et on tire avec sa gauche », a déploré Antoine Griezmann, joueur du club espagnol de l’Atlético de Madrid, bien placé pour savoir que l’adolescent est du genre à briller là où on l’attend. Né dans la banlieue de Barcelone, il a été formé au Barça (dès l’âge de 7 ans) où sa vitesse et ses qualités de dribbleur ont donné lieu aux comparaisons les plus audacieuses avec un certain Lionel Messi. Et aux attentes qui vont avec. En termes de précocité, il a déjà fait mieux que l’octuple Ballon d’Or, formé également à la Masia.
Le 29 avril 2023, il devient le plus jeune joueur de l’histoire du Barça à évoluer en Liga, lors d’une victoire contre le Betis Séville (4-0)… à 15 ans et 290 jours. Une manière de tremper ses orteils dans le grand bain dans lequel il s’est plongé en août en intégrant pleinement l’équipe première du club. Là encore, sans état d’âme. Xavi, alors entraîneur, en fait rapidement un titulaire pour utiliser sa puissance afin de déstabiliser les défenses adverses. Né d’un père marocain et d’une mère équato-guinéenne, le jeune ailier fait tourner les têtes des sélections de ses trois pays. L’Espagne prend rapidement soin de lever le doute et Luis de La Fuente le convoque à la rentrée 2023 en lui offrant sa première sélection le 8 septembre contre la Géorgie (7-1) après seulement cinq matchs disputés en professionnel.
Bien sûr, il est devenu le plus jeune joueur de l’histoire de la Roja (16 ans et 57 jours). Bien sûr, il a marqué ce jour-là. Un mois plus tard, il battait le record du plus jeune buteur de la Liga (à 16 ans et 87 jours). Cette précocité s’est affichée sur les réseaux sociaux ces derniers jours avec des photos rappelant qu’il n’est encore qu’un enfant. Comme cette vidéo où il tient la main de Sergio Ramos avant un Clasico en 2016… à 8 ans. Une autre photo de lui bébé, dans les bras de Lionel Messi, alors âgé de 20 ans, a fait son apparition. Elle a été postée par son père Mounir Nasraoui sur son compte Instagram avec ce commentaire : « le début de deux légendes ».
Le père a publié mardi une autre photo où il célèbre la victoire avec son fils avec, en arrière-plan, certains dirigeants de l’équipe se détendant avec des bières. Lamine Yamal, qui fêtera samedi ses 17 ans, n’a pas encore l’âge pour ça. Durant cet Euro, il a aussi apporté ses devoirs et suit ses cours de deuxième année en vidéo avec certains aménagements. Son but fabuleux a sorti l’Espagne de l’ornière face à la France et a largement permis à la Roja d’atteindre la finale où il visera le premier titre de sa carrière professionnelle, débutée il y a seulement un an.
Tout un pays sera derrière lui malgré les fortes rivalités entre clubs espagnols. Lui, qui a prolongé son contrat avec le Barça en octobre dernier jusqu’en 2026 contre une clause libératoire d’un milliard d’euros, fait l’unanimité. Le public de Villarreal lui a réservé une standing ovation lors de son remplacement lors d’une victoire du Barça en Liga (4-3). Le public de Santiago-Bernabeu, rival honni du Real Madrid, s’est également incliné devant le talent du génie espagnol lors d’un amical entre la Roja et le Brésil (3-3) en mars. Un peu plus de trois mois plus tard, il attend de lui un quatrième sacre espagnol à l’Euro.