Nouvelles locales

Qui est Keir Starmer, le candidat travailliste au poste de Premier ministre du Royaume-Uni ?

L’avocat de 61 ans pourrait être nommé Premier ministre après les élections générales britanniques de jeudi, les sondages donnant le parti travailliste vainqueur.

Publié


Mise à jour


Temps de lecture : 1 min

Keir Starmer à Londres, le 5 janvier 2020. (SIMON DAWSON/REUTERS)

Une page historique se tourne jeudi au Royaume-Uni : le Labour devrait infliger une cuisante défaite aux conservateurs, au pouvoir depuis 14 ans, lors d’élections générales marquées par la récente poussée de l’extrême droite, jeudi 4 juillet, si l’on en croit les sondages.

Après les années de Brexit, de Covid, de scandales et d’instabilité politique – le pays a connu trois Premiers ministres conservateurs en 2022 et cinq depuis 2010 -, les électeurs semblent avoir envie de changement. Ils sont ainsi prêts à donner sa chance à Keir Starmer, un travailliste de 61 ans austère et méconnu, ancien avocat des droits de l’homme puis procureur général, avant d’être élu député il y a seulement neuf ans… Même si sa stature de leader pose encore question.

Pourtant, en quatre ans à la tête du parti travailliste, il a changé la donne : il a recentré sa politique et exclu des membres de l’ancienne direction, accusés d’antisémitisme. En particulier, Jeremy Corbyn, son prédécesseur, qui était beaucoup plus à gauche que lui. Keir Starmer ne s’est pas fait beaucoup d’amis.

Shelley Guest, députée travailliste locale près de Manchester, fait campagne pour la victoire de son parti. Mais lorsqu’il s’agit de parler de son chef, son enthousiasme s’estompe : « On ne peut pas toujours être d’accord avec celui qui est aux commandes. Mais il faut se concentrer sur ce qui est mis en œuvre et je pense que nous avons la bonne personne pour faire bouger les choses. »« , dit-elle. Avant de prendre un ton plus moqueur au micro : Shelley Guest surnomme Keir Starmer « Monsieur Personnalité », pour souligner son manque de charisme.

Ce dernier a en effet pris les rênes de son parti lorsque Boris Johnson était Premier ministre, ce qui n’est pas une coïncidence, explique le politologue Anand Menon : « Keir Starmer est l’opposé de Boris Johnson. Il a même été choisi par son parti avec cette idée. D’un côté le bouffon, le clown et de l’autre, l’avocat sérieux, cérébral, raisonnable qui mène une campagne ennuyeuse sans vision excitante pour l’avenir. »

Côté politique, le programme travailliste annonce un redressement des services de santé publique, davantage de logements, de sécurité, d’écologie, moins d’immigration illégale… sans donner beaucoup de détails. Prudent, Keir Starmer s’est jusqu’ici laissé porter par la vague anti-conservatrice.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page