À l’âge de 6 ans, Heman Bekele a reçu un coffret de chimie pour Noël. Depuis, le garçon n’a jamais cessé d’expérimenter. En octobre, à 14 ans, il a remporté le Young Scientist Challenge de 3M et Discovery Education, et à 15 ans, il vient d’être nommé « Enfant de l’année 2024 » par le magazine TempsSon exploit : avoir créé un savon qui pourrait un jour traiter et même prévenir de multiples formes de cancer de la peau.
Né à Addis-Abeba, en Éthiopie, avant d’immigrer aux États-Unis avec sa famille à l’âge de 4 ans, Heman Bekele a été marqué par les images d’ouvriers travaillant sous un soleil de plomb, souvent sans protection pour leur peau.
D’un salaire de 40 000 $ à quelques dollars
L’adolescent a créé une formule à base d’acide salicylique, d’acide glycolique et de trétinoïne. Cette combinaison chimique permet de réactiver les cellules dendritiques, des cellules essentielles au système immunitaire, qui peuvent rechercher et détecter d’éventuels pathogènes. Pour éviter que cette solution ne finisse dans les égouts avec la mousse au lieu de pénétrer la peau, Heman Bekele a donc eu l’idée de l’associer dans le savon à une nanoparticule à base de lipides qui persisterait sur la peau une fois le savon éliminé.
Le gros avantage de cette invention : son coût. Chaque savon lui coûterait 50 centimes, au lieu des 40 000 dollars en moyenne pour une chimiothérapie aux États-Unis. « C’est absolument incroyable de penser qu’un jour mon savon pourrait avoir un impact direct sur la vie de quelqu’un », explique-t-il à TempsIl faudra cependant probablement des années avant qu’un tel produit n’atteigne le marché, s’il s’avère un jour un succès.