Gil Avérous, nommé ministre des Sports, un monde qu’il connaît par son côté associatif, est l’actuel maire de Châteauroux et président de l’association Villes de France (VdF), ancien membre des Républicains, fidèle de Nicolas Sarkozy et aussi Barnier que Macron compatible.
Agé de 51 ans, Gil Avérous rejoint pour la première fois un gouvernement, après avoir été pressenti à plusieurs reprises ces dernières années pour hériter d’un portefeuille ministériel. Sa nomination à la tête du ministère des Sports peut paraître une surprise, son nom n’ayant jamais été évoqué pour ce poste, lors des remaniements successifs au cours des deux mandats d’Emmanuel Macron. Mais à cette responsabilité s’ajoute celle de la Jeunesse et de la Vie associative, des domaines qui lui sont familiers.
« Élu local, Gil Avérous, est à la fois convaincu et surtout grand connaisseur de la place du sport dans les villes »« C’est un choix qui a été fait par le président de l’Agence pour l’éducation par le sport (APELS), Jean-Philippe Acensi, qui succède à Amélie Oudéa-Castéra, a joué un rôle dans l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, en convainquant le comité d’organisation de Paris-2024 de délocaliser les épreuves de tir à Châteauroux, dont il est maire depuis 2014. Une ville qui l’a réélu en 2020 avec 70,06% des voix.
Progressiste de droite
« Organiser les Jeux a changé ma vision des choses. On voit la complexité, la multitude des nations, cette diversité de choses que je ne connaissais pas puisque je ne tournais qu’au niveau local (…) Là, je découvre le sport sous un aspect compétition que je ne connaissais pas »« Je suis un coureur de fond, je …
Cadet d’une famille de sept enfants, il a fait toute sa carrière dans son Indre natale : école militaire à Châteauroux, directeur général des services à Valençay… Entré en politique en 1995, successivement membre du RPR, de l’UMP et de LR, il fait partie des jeunes maires qui se présentent en 2014, grâce au « vague bleue » qui avait porté Les Républicains lors des élections municipales, incarnant une nouvelle génération d’élus de droite plaidant pour une « refondation » de la fête.
Président du comité des maires LR de France, ce quinquagénaire qui revendique discrètement son homosexualité, apparaît dans le camp progressiste, se disant « opposé à la GPA parce qu’elle implique la commercialisation du corps humain » mais « pour la procréation médicalement assistée, dès lors qu’elle a un caractère médical ».
Conscient de l’importance du sport
En désaccord avec Eric Ciotti, qui n’avait pas appelé à voter clairement au second tour pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2022, Gil Avérous n’a pas hésité à quitter Les Républicains en décembre dernier. Son mentor reste néanmoins Nicolas Sarkozy, qui a eu comme ministre… Michel Barnier. Une filiation évidente. Quant à Emmanuel Macron, il s’est réjoui de la « campagne optimiste » du futur président incarnant « modernité ».
« C’est quelqu’un qui n’est pas sectaire. Il a un vrai respect, une vraie considération pour tout le monde et pour ceux qui ne pensent pas comme lui. »a déclaré Jean-François Debat, maire (PS) de Bourg-en-Bresse. « Par son activité de maire, tant auprès du club de football de Châteauroux, des activités locales puis auprès des Jeux Olympiques, il est conscient de l’importance du sport dans la société »il ajoute à propos de l’homme qui devra désormais bâtir sur l’héritage de Jeux olympiques et paralympiques réussis. « Le sport est un élément fédérateur national incomparable. Un élément essentiel de cohésion qui doit faire l’objet d’une véritable politique nationale. Je rêve d’un héritage social sportif de @Paris2024. Nous avons tout à gagner à investir dans le sport, à promouvoir des valeurs qui façonnent toute une société. »écrivait Gil Avérous sur son compte X, juste après les Jeux olympiques, sans encore connaître le destin ministériel qui l’attendait.
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