Qui est en tête des sondages, Kamala Harris ou Donald Trump ?
Gérard Truchon
Le 5 novembre, les électeurs américains sont appelés aux urnes pour élire le 47ème président des Etats-Unis. Ils devront départager le républicain Donald Trump et la démocrate Kamala Harris, dans un duel que certains observateurs annoncent comme l’un des plus serrés de l’histoire du pays. Pour suivre ce bras de fer, franceinfo publie des intentions de vote moyennes calculées à partir des sondages compilés par le site d’analyse politique 538. Chaque jour, nous mettons à jour nos graphiques afin de suivre les dernières tendances tant au niveau national qu’au niveau des Etats américains.
Les sondages nationaux sont utiles pour suivre la dynamique des principales campagnes. C’est le cas par exemple du retrait de Joe Biden, le 21 juillet. L’actuel président s’est retiré au profit de sa vice-présidente Kamala Harris. Cela a donné lieu à une nette hausse des intentions de vote en faveur de la candidature démocrate. En quelques jours, les courbes se sont inversées et Kamala Harris a dépassé Donald Trump.
Mais l’élection présidentielle américaine n’est pas seulement une question de nombre de voix. Aux États-Unis, le président n’est pas élu directement par le peuple. Il est choisi par un collège de 538 électeurs répartis entre chaque État. Un candidat arrivé en premier dans un État remporte tous les électeurs qui lui sont associés. C’est le principe de « le gagnant remporte tout » (« le gagnant remporte tout ») qui prévaut dans la plupart des États (sauf deux, le Maine et le Nebraska). La carte ci-dessous montre les intentions de vote moyennes dans les États où des sondages ont été publiés au cours des 14 derniers jours.
Une catégorie d’États se démarque. Il s’agit de territoires comptant un grand nombre d’électeurs dans lesquels les candidats sont au coude à coude. Ce sont les États pivots, ou États swing En anglais. Selon les calculs de franceinfo, ils sont au nombre de huit : l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, la Floride, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin. C’est dans ces territoires que devrait se décider l’issue des élections.
« Les sondages au niveau de ces Etats sont tous dans la marge d’erreur et ils sont généralement moins précis que les sondages nationaux, avec des moyens souvent moindres et un électorat plus difficile à cibler »explique François Vergniolle de Chantal, professeur d’études américaines à l’université Paris Cité.
Ce spécialiste estime que les enquêtes d’opinion sur ces territoires restent néanmoins très importantes. «Ils révèlent qu’il n’y a pas d’effondrement du vote Trump, qui autrement pourrait être sous-estimé»précise-t-il. La grille de graphiques ci-dessous montre l’évolution des intentions de vote dans les Etats pivots.
Les moyennes affichées sur cette page sont calculées sur des fenêtres glissantes de 14 jours, à partir d’une sélection de sondages de la base de données constituée par le site américain d’analyse politique 538 (propriété d’ABC News). Chaque enquête utilisée dans nos calculs a été filtrée et pondérée selon une liste de critères de fiabilité et de qualité établie par franceinfo, à partir des notices méthodologiques du 538, New York Times de L’économiste et des entretiens avec des spécialistes.
Le Parti démocrate et le Parti républicain ne sont pas les seuls à présenter des candidats à l’élection présidentielle américaine. Il existe également des applications tierces qui diffèrent selon les États. Les sondages qui prennent en compte ces « petits candidats » ne rentrent pas dans le calcul de nos moyennes.
Ce choix doit cependant conduire à nuancer les scores attribués dans certains territoires, comme la Pennsylvanie, où la présence d’un candidat anti-avortement pourrait peser en défaveur de Donald Trump.
Plus de 200 sondeurs sont référencés pour la seule élection présidentielle de 2024. Pour trier cette liste, franceinfo n’utilise que certains instituts de sondage, sur la base des notes de fiabilité attribuées par le site 538, sur une échelle de 0 à 3. Au niveau national, tous les sondeurs que nous utilisons ont une note supérieure ou égale à 1,9/3. Dans les Etats pivots, ce seuil est abaissé à 1,5/3. Il n’y a pas de filtre pour les autres états.
Certains sondages sont parrainés par les partisans des candidats ou par leurs équipes de campagne. Ces enquêtes sont qualifiées par le site 538 de « partisanes ». Ils peuvent surestimer de six points le résultat du candidat soutenu, selon le New York Times . Ces sondages partisans sont rejetés par Franceinfo.
Les sondages peuvent donner plusieurs résultats selon le type d’échantillon interrogé : électeurs susceptibles de voter, électeurs inscrits sur les listes électorales ou individus en âge de voter. Dans ce cas, franceinfo ne retient que le résultat le plus qualitatif, c’est-à-dire celui des sondés qui envisagent d’aller voter ou, à défaut, de ceux qui sont inscrits sur les listes électorales. Nous calculons une moyenne lorsqu’une enquête comprend plusieurs questions pour le même profil de répondants.
Certaines enquêtes sont réalisées en continu. En France, ces enquêtes sont dites « roulantes ». Ils permettent de produire des résultats actualisés quotidiennement, en renouvelant chaque jour seulement une partie de l’échantillon de personnes interrogées. Pour les enquêtes de ce type, franceinfo utilise uniquement des enquêtes réalisées sur des périodes non chevauchantes, à partir de la publication la plus récente.
Un poids différent est attribué à chaque enquête en fonction de la taille de son échantillon. Plus celui-ci est élevé, plus le poids de l’enquête sera important pour le calcul de la moyenne. Les tailles sont plafonnées à 5 000 pour éviter d’accorder une importance excessive aux plus grandes enquêtes. La qualité de l’échantillon est également prise en compte, avec un poids plus important accordé aux électeurs susceptibles de voter par rapport aux autres, et aux électeurs inscrits sur les listes électorales par rapport aux individus en âge de voter.
Pour éviter qu’un seul institut de sondage ait trop de poids par rapport aux autres, un coefficient de pondération est appliqué en fonction du nombre de sondages publiés par chaque sondeur sur une fenêtre glissante de 14 jours.
Dans la carte représentant les intentions de vote dans les États américains sur les 14 derniers jours, certains résultats sont décrits comme très serrés : au coude à coude. Pour entrer dans cette catégorie, les intervalles de confiance des sondages doivent se chevaucher et la différence entre les moyennes des intentions de vote des candidats doit être inférieure à 5 points de pourcentage.