Nouvelles locales

qui est Christian Malanga, l’homme derrière le coup d’État manqué

A gauche, Christian Malanga Musumari (photo non datée).

Treillis militaire, mitrailleuse à l’épaule et béret rouge, c’est ainsi que Christian Malanga Musumari, relativement méconnu jusqu’alors, a fait irruption sur la scène en République démocratique du Congo (RDC), dimanche 19 mai. Ce Congolais de 41 ans, naturalisé américain, est apparu entouré de plusieurs dizaines d’hommes, dont son fils Marcel Malanga, 21 ans, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux où il affirmait avoir pris le pouvoir en brandissant le drapeau zaïrois, ancien nom de la RDC. Une brève revendication qui s’est soldée tragiquement le même jour par sa mort, celle de quatre de ses collaborateurs et l’arrestation d’une quarantaine d’autres, selon le porte-parole de l’armée congolaise.

Lire aussi | RDC : après le bombardement d’un camp de déplacés à Goma, Kinshasa et Washington accusent le Rwanda

Au petit matin, vers 4h30, le commando a attaqué le domicile de Vital Kamerhe, le ministre de l’Economie, alors toujours en attente d’être élu président de l’Assemblée, dans le quartier huppé de la Gombe. Deux policiers et un assaillant sont morts dans cet échange de tirs, selon le général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée. Les assaillants ont alors investi non loin de là le « Palais de la Nation »qui abrite les bureaux de Félix Tshisekedi.

L’histoire de Christian Malanga commence à Kinshasa le 2 janvier 1983, avant que sa famille ne se réfugie en Afrique du Sud puis à Salt Lake City, Utah, aux Etats-Unis, en 1998. Christian Malanga se présente dans sa biographie en ligne comme « un homme d’affaires, philanthrope et ancien vétéran militaire congolais ». Après avoir été un temps concessionnaire automobile dans l’Utah, il revient en RDC en 2006, à l’âge de 23 ans, pour effectuer son service militaire et devient capitaine dans l’armée congolaise.

Président autoproclamé

En 2011, il s’est présenté comme indépendant aux élections législatives. Un échec. Après ce revers, Christian Malanga retourne aux États-Unis en 2012 où il fonde le Parti congolais uni, un microparti d’opposition basé à Washington. Cinq ans plus tard, il crée un gouvernement alternatif, le « nouveau gouvernement zaïrois en exil » à Bruxelles, d’où il se proclame « président du Nouveau Zaïre ».

Lire aussi | RDC : confusion après que les autorités affirment avoir déjoué une « tentative de coup d’État » à Kinshasa

S’il n’hésite pas à apparaître lors d’entraînements militaires dans des vidéos tournées en Suisse, en Belgique ou aux Etats-Unis, Christian Malanga se lance également dans le secteur minier en RDC, à la tête de la société Malanga Congo. Au Mozambique, en 2022, il a fondé CCB Mining Solutions, une société d’investissement minier en quête de concessions d’or artisanal, selon le site spécialisé Africa Intelligence. Il le contrôle à égalité avec deux Américains : Cole Ducey et Benjamin Zalman-Polun. Cette dernière, active dans le secteur du cannabis médicinal aux Etats-Unis, fait partie de, personnes arrêtées par l’armée congolaise le 19 mai.

Il vous reste 37,83% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page