Alice Weidel a le vent en poupe : nouvellement désignée par son parti, l’AfD, pour diriger les élections législatives du 23 février 2025, elle continue de gagner en popularité, selon les sondages. Jusqu’où ira celle que l’on surnomme la « Princesse des Glaces » ?
Elle casse tous les codes. Que ce soit grâce à ses idées, ses soutiens ou son profil, Alice Weidel est une figure d’une « droite conservatrice » qui monte dans le paysage politique allemand.
En devenant la première candidate à la chancelière du parti AfD, « alternative pour l’Allemagne », elle a déjà écrit une partie de l’Histoire. Connu du public allemand depuis de nombreuses années, il profite de l’effondrement de la coalition gouvernementale, qui provoque l’anticipation des élections législatives du 23 février.
Même si ses chances ne sont pas très élevées, aucun autre parti allemand ne souhaitant rejoindre le sien, elle semble progresser chaque semaine dans les sondages : de 18% en décembre, elle est désormais créditée de 20% des intentions de vote. . Son parti devance notamment le chancelier Olaf Scholz (SPD, 12%) et est au coude à coude avec la CDU, représentée par Friedrich Merz.
La famille d’Alice Weidel est notamment connue pour avoir participé au mouvement nazi. Son grand-père, Hans Weidel, rejoint le NSDAP en 1932 et devient SS en janvier 1933. Pendant la guerre, il fut l’un des 3 000 juges de la justice militaire nazie et devint même juge d’État. -senior major en 1944. Alice Weidel a toujours expliqué qu’elle n’avait aucune relation avec son grand-père pour des raisons de « dissonance familiale ». Son père, Gerharf Weidel, a fui la Haute-Silésie pour la Westphalie, d’où est originaire Alice Weidel (née à Gütersloh, non loin de Bielefeld).
Alice Weidel, qui vit à Überlingen au bord du lac de Constance ainsi qu’à Berne, en Suisse, où elle possède une propriété depuis 2017, partage sa vie avec Sarah Bossard, actrice de cinéma et personnalité de la télévision suisse, originaire du Sri Lanka. Le couple gay a élevé deux fils.
Après avoir suivi un parcours étudiant remarquable, où elle s’est notamment imposée à l’Université de Bayreuth (Bavière) comme l’une des meilleures étudiantes en économie. Elle obtient son diplôme en 2004. S’ensuivent quelques années dans le domaine bancaire : elle devient analyste en gestion d’actifs chez Goldman Sachs (Francfort) entre 2005 et 2006 et rédige une thèse de doctorat sous la direction de l’économiste Peter Oberender sur l’avenir économique de la Chine.
Elle poursuit par un séjour de recherche en Chine, qui lui permet de passer cinq années dans l’Empire du Milieu, dont elle acquiert notamment une maîtrise du mandarin, avant de poursuivre par une année au Japon.
C’est en 2013 que débute la carrière politique d’Alice Weidel. Elle a rejoint Alternative pour l’Allemagne, AfD, pour ses positions initialement particulièrement eurosceptiques. Ce qui l’a propulsée sur le devant de la scène, c’est le choix d’Alexander Gauland, qui souhaitait faire campagne avec elle lors des élections fédérales de 2017. Un duo qui est resté solide. Dès qu’il bénéficie de la médiatisation, il semble faire preuve de modernité. Elle n’a donc pas mis longtemps à être élue présidente du groupe parlementaire AfD au Bundestag et a donc fini par être désignée candidate au poste de chancelière, pour les élections de 2025. Une trajectoire impressionnante qui n’est pas sans se faire des ennemis, dont elle a conscience : « La colère des partis établis augmente de jour en jour. Et pourquoi ? Parce que nous réussissons.
Celle que l’on surnomme la « princesse des glaces » a su gravir les échelons grâce à son franc-parler. Elle n’est jamais en reste pour s’en prendre aux autres partis allemands, notamment à la CDU (Parti chrétien-démocrate allemand) : « Dépassons la CDU, ce parti d’escrocs et faisons de la politique pour l’Allemagne », a-t-elle notamment déclaré. déclaré en marge de la course à la chancellerie. Seul bémol pour la candidate de l’AfD : à force de tout mettre en œuvre, elle s’est aliéné tous les autres partis allemands et ne peut plus espérer aucune alliance. Elle ne peut donc qu’observer l’Autriche voisine, où le chef du parti nationaliste FPÖ s’est associé à une droite plus modérée, sans pouvoir l’imiter.
Si Alice Weidel rappelle à qui veut l’entendre que personne ne peut légalement justifier que l’AfD soit un parti d’extrême droite, ses convictions politiques peuvent être associées à une droite particulièrement conservatrice.
Comme elle l’a déclaré dans l’un de ses discours au Bundestag, en 2024, « ni Poutine, ni le monde, ni la catastrophe climatique fictive ne peuvent être tenus responsables de notre situation difficile ». Elle s’appuie donc sur une politique intérieure stricte et a peu évolué sur la question européenne. Jusqu’à récemment, elle insistait sur le fait que « la sortie est finalement une option ». Pour elle, le Brexit devrait être un modèle pour le Dexit, une sortie de l’Allemagne de l’Union européenne.
En matière de droits sociaux, malgré son profil personnel, elle souligne qu’elle n’est pas « queer » et s’oppose aux nombreuses lois déjà votées : le mariage pour tous, voté en 2014 et appliqué depuis le 30 juin 2017 en Allemagne, en fait partie. .
Concernant l’énergie, sujet extrêmement important en Allemagne, Alice Weidel a particulièrement fait parler d’elle pour sa phrase choc, où elle disait vouloir détruire toutes les éoliennes en Allemagne. Elle explique : « Nous signalerons la fin de la révolution énergétique et l’abandon de la politique climatique de l’UE. » Elle milite également pour la reprise des achats de gaz russe et la relance du gazoduc Nordstream, endommagé à cause de la guerre en Ukraine. Pour elle, l’énergie est un symbole de la décadence allemande : « Nous étions un pays avec l’approvisionnement énergétique le plus sûr et le moins cher. Nous étions un pays prospère que nos grands-parents et nos parents avaient bâti… Nous n’en sommes plus là.
Mais il y a un sujet encore plus important pour elle : l’immigration. C’est grâce à cela que l’AfD est si appréciée. Son slogan : expulser les étrangers. Le programme migratoire d’Alternative pour l’Allemagne est clair : il prévoit de « fermer complètement les frontières et de repousser tous les immigrants illégaux et sans papiers », tout en sortant du système d’asile européen. Alice Weidel ne tourne pas autour du pot pour définir ses idées sur l’immigration : « Je dois vous dire très honnêtement que si cela doit s’appeler remigration, alors cela s’appellera remigration. »
Une frange de la population allemande est particulièrement dans le collimateur du chef du parti né en 2013 : les Turcs. Eux, qui représentent 1,6 million d’habitants en Allemagne, sont souvent de confession musulmane. Une phrase symbolise cette méfiance : « L’Allemagne laisse prospérer les femmes en burqa, les assistés sociaux armés de couteaux et les bons à rien. » Elle est même allée plus loin en expliquant que les Turcs allemands voulaient imposer la charia.
« Nous avons la réponse. Nous avons un plan. Nous avons un plan de gestion pour l’Allemagne, qui est dans les 100 premiers jours d’un règlement intérieur. Les gens ont des chances de succès et sont illégaux et aucun papier n’est disponible. Et un ganz Klare… pic.twitter.com/26ybmzyi1V
-Alice Weidel (@Alice_Weidel) 14 janvier 2025
Certaines personnalités importantes ont déjà manifesté leur soutien au candidat. Elon Musk, qui a participé à un dialogue de plus d’une heure avec Alice Weitel sur son réseau social X, a notamment déclaré : « Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne ».
Maintenant également sous forme de vidéo : la conversation complète avec @elonmusk! pic.twitter.com/5BrLGV8viu
-Alice Weidel (@Alice_Weidel) 9 janvier 2025
Côté français, c’est le RN qui s’est présenté le premier avec Alice Weidel. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont notamment déjeuné avec elle en 2024.
Marine Le Pen et la Jordanie #Bardella j’ai déjeuné avec Alice #Weidelle président de l’AfD, le parti allemand d’extrême droite. pic.twitter.com/oSqo4cOAq9
– Cerfia (@CerfiaFR) 21 février 2024
Avant même ce rapprochement, la presse allemande comparait constamment la femme de 45 ans au président du groupe Rassemblement national. Que ce soit pour des raisons physiques, avec la Une d’un quotidien berlinois ou pour des raisons idéologiques, les deux femmes politiques sont souvent associées.
« La France qui vote comme l’Est de l’Allemagne »
la Une du quotidien berlinois de ce samedi avec un montage photo avec les visages d’Alice Weidel AfD (à gauche) et de Marine Le Pen (à droite)
5 pages sur la France dont un ITV avec Beate Klarsfeld et son éventuel soutien au RN pic.twitter.com/MyK1j5xH2C-Pascal Thibaut (@pthibaut) 21 juin 2024
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