Qui a tué le chasseur sans tête ? L’enquête du Figaro
LA TÊTE MANQUANTE (1/3) – Le matin de Noël 1995, le corps d’un homme est découvert, son cou a été nettement tranché et sa tête a disparu. Est-ce l’œuvre d’un « passionné » ou d’un « psychopathe » ? Un chasseur rival alimente tous les soupçons.
- Le corps décapité du chasseur Christophe Doire, retrouvé au bord d’une route de l’Allier en 1995, hante les collines du Bourbonnais et les esprits de ses habitants. Les enquêtes, autant que les rumeurs, se sont focalisées sur un suspect idéal sans jamais parvenir à prouver sa culpabilité. Près de trente ans plus tard, l’épais brouillard qui entoure ce crime sanglant se dissipe et un nouveau meurtrier potentiel émerge. Le choc est total lorsque l’arrestation a lieu dans l’entourage proche de la victime. À travers des documents et témoignages inédits, Le Figaro livre une enquête exclusive sur ce fait divers qui recèle un dernier mystère : qu’a fait le meurtrier de la tête de la victime ?
Quand Dominique Maillet franchit la double porte vitrée du bistrot Académie, au Vernet, le givre bloque encore la lumière du jour, mais il sent des moues accusatrices s’installer sur lui. Il marche entre les tables en formica et les clients, qui se réchauffent avec un café noir ou un verre de vin rouge, le regardent fixement. Il sort tout juste de trente heures de garde à vue éreintantes. Les plus véhéments n’hésitent pas à l’interpeller d’un surnom qui ne le quittera plus : « On m’appelait « Couic-couic », le coupeur de têtes. » Sur l’écran, le journal quotidien La Montagne a fait les gros titres sur un « mystère à Busset (Allier) »Aux premières lueurs de Noël 1995, des chasseurs découvrent un corps gisant face contre terre dans un fossé au bord de la route qui traverse le lieu-dit Les Corres. Sous l’épais brouillard de la campagne vichyssoise, la victime gît en treillis usé, une botte en caoutchouc au pied droit, l’autre abandonnée au niveau du torse. Une chemise militaire kaki et un pull en laine couleur framboise enveloppent son torse. Mais au-dessus du col, l’horreur : le cou a été sectionné au niveau de la pomme d’Adam et la tête a disparu.
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