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Qu’est-ce qui se cache réellement derrière la baisse du chômage ?

Les derniers chiffres de l’Insee sur le chômage, très attendus, ont surpris de nombreux observateurs et réjoui le ministre de l’Economie. Ce vendredi 9 août, l’institut nous a informé que le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (soit les personnes n’ayant pas travaillé, même une heure, au cours d’une semaine de référence) accuse une légère baisse au deuxième trimestre 2024, de 0,2 point, passant de 7,5% à 7,3% de la population active. Concrètement, cela signifie que la France compte 40 000 chômeurs de moins. Jusqu’à présent, l’Insee semblait tabler sur une stabilisation du chômage.

Bruno Le Maire n’a pas tardé à publier un tweet triomphal : « Taux d’emploi au plus haut, chômage en baisse, croissance positive, exportations dynamiques : la France est sur la bonne voie ! Seules la cohérence et la stabilité produisent des résultats en matière de politique économique. » Encore un peu et le ministre de l’Economie se serait attribué le mérite de la médaille olympique remportée par l’équipe de France en ping-pong ce vendredi…

Deux hypothèses

En réalité, il est probable que sa politique n’ait pas joué de rôle particulier dans le très léger recul de ce trimestre. En effet, les derniers chiffres de l’Insee doivent être comparés à une autre estimation réalisée par l’institut trois jours plus tôt : au deuxième trimestre 2024, l’emploi du secteur privé est resté stable en France, accusant même un léger recul en réalité (-7 900 emplois). Question : comment le taux de chômage aurait-il pu baisser si l’économie ne créait pas plus d’emplois ?

Le statisticien et économiste Sylvain Billot ne voit que deux explications possibles :

1. Une baisse de la population active (personnes en âge de travailler), qui pourrait mécaniquement faire baisser le taux de chômage. C’est peu probable.

2. L’augmentation du nombre de travailleurs indépendants. « Il faut attendre les derniers chiffres pour en être sûr, explique Sylvain Billot, mais cela semble l’hypothèse la plus crédible. Comme on ne constate pas d’augmentation de l’emploi salarié, il faut donc s’intéresser à l’augmentation de l’emploi non salarié (et en premier lieu des travailleurs indépendants). Ce système est très dynamique depuis plusieurs années, même s’il s’agit très souvent de sous-emploi, très mal rémunéré. »

Fin 2023, la France comptait environ 2,7 millions d’indépendants, en hausse de 8%, dont le revenu moyen est d’environ 620 euros par mois.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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