Cette substance récréative, censée augmenter l’énergie et la concentration, suscite une vive controverse. Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a réclamé l’interdiction de cette « cochonnerie ».
Une poudre blanche vendue au gramme qui se consomme par le nez, et dont les effets énergisants sont « garanti » par son fabricant. Il ne s’agit cependant pas de cocaïne, même si elle y ressemble fortement à première vue, mais plutôt du Sniffy, une substance récréative commercialisée depuis plusieurs semaines par une société marseillaise, et dont la notoriété a explosé depuis une critique de l’émission de M6 diffusée mardi 22 mai.
Le produit, disponible en cinq saveurs pour moins de 15 euros, est composé de composants pour « 90% naturel » et se présente, entre autres, comme un « complément alimentaire »d’après le site internet. « Pas de confusion, Sniffy est légal », peut-on lire dans la foire aux questions du site. Parmi les composants cités, on retrouve notamment l’arginine (« développer la masse musculaire »)créatine (« gain d’énergie et amélioration de la capacité et des performances »)caféine (« lutte contre la somnolence »)taurine (« effets bénéfiques sur le tonus et la vitalité ») et de la maltodextrine (qui garantit « source d’énergie lors d’un effort intense »). Aucune de ces substances n’est réellement interdite ou considérée comme un produit dopant. La marque justifie la consommation par inhalation par « vitesse » effets promis, qui durent 20 à 30 minutes.
« Cochonneries »
Ce produit, interdit aux mineurs, est néanmoins disponible sur internet et dans certains bureaux de tabac. Cependant, sa composition et sa consommation, similaire à celle de la cocaïne, ont suscité de vives polémiques. « C’est rageant de voir ce type de produit proposé aux jeunes », a déploré samedi matin, au micro de France info Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention. L’homme politique a assuré avoir découvert l’existence de ce « cochonneries » Il y a « à peine 48 heures » et a demandé son interdiction le plus rapidement possible.
« Je vais me renseigner très rapidement auprès des services, dès ce week-end. Et dès que possible, je vous promets que je serai intransigeant là-dessus. »il a promis. « C’est une course constante entre presque les vendeurs de mort, même s’ils m’en voudront peut-être pour l’expression, car c’est un peu radical » Et « l’appareil répressif qu’est la loi qui doit toujours courir après ceux qui ont des idées drôles pour nos jeunes »a encore noté le ministre de la Santé.
« Totalement scandaleux »
La Confédération des buralistes a annoncé pour sa part « s’opposer fermement » à la commercialisation de ces produits sur son site Facebook, ajoutant qu’elle ne souhaite pas « courageux » leur « éthique ». Plusieurs spécialistes des addictions ont également demandé l’interdiction de Sniffy. « Ce qui me choque, c’est l’intention derrière ce produit. Vous vendez un produit sous forme de poudre blanche avec une pipette, l’intention est très claire, c’est de rappeler aux gens la consommation de cocaïne, c’est un excès marketing, ils ont osé et réussi à le placer chez les buralistes ou ailleurs, ce qui me semble totalement scandaleux”s’insurge Amine Benyamina, psychiatre addictologue et président de la Fédération française d’addictologie sur BFMTV.