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Qu’est-ce qui a causé le plus de décès l’année dernière, la grippe ou le Covid-19 ?

Qu’est-ce qui a causé le plus de décès l’année dernière, la grippe ou le Covid-19 ?

Le 8 octobre, Santé publique France, Drees et Inserm ont publié une étude sur les principales causes de mortalité en France en 2022. Après les tumeurs et les maladies cardio-neurovasculaires, les maladies de l’appareil respiratoire (hors Covid -19) arrivent en 3ème cause. de décès tandis que le nombre de décès dus au Sars-CoV-2 est devenu la 5ème cause de décès, après avoir diminué de près d’un tiers par rapport à 2021.

Pour 20 minutesIsabelle Parent du Châtelet, chef de l’unité infections respiratoires et vaccinations à Santé publique France, a analysé les dernières données concernant la grippe et le Covid, notamment comme causes de mortalité lors de la saison 2023-2024.

Quels constats peut-on faire sur le nombre de décès dus à la grippe et au Covid la saison dernière ?

Parmi les 161 416 décès déclarés par acte de décès électronique toutes causes confondues, 1 862 (1,2 %) ont été déclarés avec une mention de la grippe comme affection morbide ayant directement causé ou contribué au décès. Parmi eux, 88 % étaient âgés de 65 ans et plus. Concernant le Covid-19, 5 671 décès (3,5%) ont été déclarés avec mention de l’infection, dont 95% étaient âgés de 65 ans ou plus. Il y a donc eu plus de décès avec la mention « Covid » que de décès avec la mention « grippe ».

Toutefois, les mentions de virus imputables aux décès ne sont sans doute pas systématiques dans les certificats. Des travaux de modélisation avaient permis d’estimer un nombre de 9 000 à 10 000 décès annuels dus à la grippe.

Pour précision, le rapport de Santé publique France, publié en avril 2024 qui présente ces données, mentionne que les données de mortalité issues de la certification électronique des décès ne couvrent que 43 % de la mortalité nationale. Mais les décès qui surviennent suite à des hospitalisations, ce qui est souvent le cas pour les deux infections évoquées, représentent environ 66 % des décès.

Comment expliquer ces tendances ?

Pour la grippe, la proportion de décès avec mention de grippe est revenue à peu près aux niveaux de mortalité d’avant la pandémie de 2020. Et pour le Covid, la mortalité diminue. Le virus Covid-19 continue de circuler, il n’est pas aux niveaux qu’on pouvait observer au début de la pandémie, mais il est toujours là et il n’a pas vraiment de saisonnalité. On peut avoir des vagues au printemps, un peu avant l’été, à l’automne et ensuite les voir revenir en hiver. Comme nous pouvons le constater à travers les données d’hospitalisation par exemple des personnes âgées, cela reste une infection qui a un impact sur la santé publique et qui peut être partiellement évitée.

Comment pouvons-nous prévenir au mieux ces infections ?

La vaccination et les gestes barrières (notamment le port du masque lorsque l’on présente des symptômes et lorsque l’on est en contact avec des personnes à risque) sont les deux mesures phares de prévention. Alors, quand on voit que plus de 40 % des personnes interrogées pour l’étude Coviprev déclarent ne pas porter de masque, même en présence de symptômes, c’est frappant. Parce qu’il n’y a pas que le Covid, toutes les maladies qui se transmettent par les voies respiratoires devraient entraîner le réflexe du port du masque. C’est la leçon que nous pensions avoir tirée de la pandémie. Et évidemment, ce n’est pas tout à fait le cas. Or, comme évoqué précédemment, le Sars-Cov2 sévit toute l’année. Il ne faut donc pas lever notre vigilance tant qu’elle circule et ne pas minimiser ses conséquences.

Notre dossier sur le Covid-19

La campagne contre la grippe et le Covid est commune depuis la saison dernière. Et les données de couverture vaccinale pour la saison 2023-2024 étaient vraiment insuffisantes : 54 % des personnes de 65 ans et plus, qui font partie du public ciblé, ont été vaccinées. Pour le Covid-19, pour ces mêmes personnes ciblées, la couverture vaccinale était de 30,2 %. Pour les personnes les plus vulnérables (par exemple 80 ans et plus, résidents d’Ehpad, immunodéprimés), il y a deux rendez-vous de vaccination contre le Covid-19 par an en raison du manque de saisonnalité de la circulation. du virus et le fait que les vaccins n’offrent pas de protection durable.

Que dites-vous aux personnes qui pensent que les vaccins sont inutiles contre le Covid et la grippe ?

Le message important à transmettre est que les vaccins contre la grippe sont réévalués chaque année pour s’adapter au mieux aux virus qui pourraient circuler durant la saison hivernale. Pour le Covid aussi, la production de vaccins s’ajuste aux variants qui deviennent majoritaires. Ainsi, le vaccin utilisé contre le Sars-Cov2 pour la campagne actuelle cible le dernier variant JN.1.

Pour information, pour la campagne vaccinale 2023-2024, l’efficacité des vaccins contre la grippe était d’environ 53 %. Ainsi, même s’il n’est pas efficace à 100 %, le vaccin réduit tout de même de 50 % le risque de contracter la grippe.

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