Qu’est-ce que le « quadrobic », cette gymnastique à quatre pattes qui ulcère les députés russes ?

La mode est dans le collimateur de certains députés russes qui souhaitent interdire cette activité « immorale ». Le « quadrobics », une tendance fitness consistant à faire du sport en imitant des animaux, suscite la colère des conservateurs. Ce nouveau sport drôle et gratuit permet de combiner, selon ses jeunes fans qui postent leurs vidéos sur TikTok, des éléments d’aérobic et de gymnastique, en mobilisant bras et jambes, pour tonifier l’ensemble du corps. Certains en profitent pour se déguiser en animaux, portant des masques et autres costumes colorés.

Au-delà de ces tenues parfois surprenantes, les exercices quadrobiques amélioreraient « non seulement la force et l’agilité, mais aussi la coordination », explique un article dans Vogue français. Parmi les mouvements les plus populaires, la marche à quatre pattes ou la marche en crabe, mais aussi le style lézard, réputé plus difficile. Pour travailler vos cuisses et votre équilibre, Vogue cite également la marche du gorille, « consistant à se déplacer dans une position appelée « squat profond », les mains touchant le sol afin d’imiter un gorille. »

« Interdire » ce « problème social »

Le sujet a été propulsé dans le débat public en septembre lorsque la chanteuse Mia Boïka, partisane du Kremlin, a publiquement humilié sur scène une petite fille qui la qualifiait de « quadrobique ». « Aujourd’hui, c’est un chat, demain un chien et, après-demain, elle décidera qu’elle est devenue un garçon », a affirmé le chanteur, dénonçant « une tendance absolument étrangère à notre société ».

Plusieurs députés à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, ont d’ailleurs dénoncé ces derniers jours une « idéologie destructrice » « venue de l’Occident » incompatible, à leurs yeux, avec les valeurs traditionnelles de la Russie. Le président Vladimir Poutine défend une ligne conservatrice sur les questions sociales, y voyant le prolongement de la lutte contre les Occidentaux, qualifiés de « décadents », notamment en raison de leur tolérance envers les personnes LGBT+, cible d’une répression accrue de la part des autorités russes.

Un projet de loi est actuellement en préparation à la Douma pour « interdire » ce « problème social ».