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Qu’est-ce que le « Plan Eiland », qui viserait à évacuer, assiéger et affamer le nord de Gaza ? – Libération

Qu’est-ce que le « Plan Eiland », qui viserait à évacuer, assiéger et affamer le nord de Gaza ? – Libération
Conflit israélo-palestiniencas

L’option militaire défendue par des généraux à la retraite entend éradiquer le Hamas, poussé à « se rendre ou mourir de faim », au mépris de la vie des civils qui seraient restés dans le nord de l’enclave palestinienne. Non confirmée par les autorités, elle est jugée plausible par la presse israélienne.

Depuis le dimanche 6 octobre et l’ordre donné par l’armée israélienne de« évacuer » Au nord de Gaza, de nombreux commentateurs, humanitaires et journalistes palestiniens craignent les signes avant-coureurs du « plan Eiland », du nom de Giora Eiland, général de division à la retraite de l’armée israélienne, considéré comme le père de cette option stratégique radicale. Ce projet consisterait d’abord à vider le nord de l’enclave des civils, puis à assiéger la zone, la coupant de toute aide humanitaire (y compris la nourriture et l’eau). L’objectif serait de forcer la reddition des quelques milliers d’hommes du Hamas encore présents au Nord. Tout cela au mépris de la vie des civils restés dans la région. Le projet est évoqué depuis plusieurs semaines comme une option sérieuse par la presse israélienne, alors que Benjamin Netanyahu en aurait fait l’éloge, selon plusieurs médias.

Cette idée de siège vient des généraux à la retraite des «forum des commandants et soldats de réserve», qui l’a proposé publiquement le 4 septembre. Cette option radicale est motivée, selon ses auteurs, par le fait que l’action israélienne ne serait pas assez efficace pour vaincre le Hamas et créer une pression suffisante pour libérer les personnes kidnappées. D’après le décompte de VérifierActualités63 otages présumés vivants selon les autorités israéliennes sont toujours détenus à Gaza (même si certains ont déjà été tués).

« Ce territoire ne sera pas ravitaillé »

Au cours du mois de septembre, l’option a pris de plus en plus de poids, étant présentée comme plausible par la presse israélienne. Le média de gauche +972 soulignait ainsi le 17 septembre, en énumérant divers articles, que ce plan de « La liquidation du nord de Gaza gagne du terrain ». Le 22 septembre, Reuters a rapporté que, selon la radio militaire israélienne, Benjamin Netanyahu avait expliqué à une commission parlementaire que le plan Eiland était en cours d’examen. Selon la radio publique KAN, il aurait même été salué par le Premier ministre, lors de cette rencontre, comme « très raisonnable ». C’est ce qu’a rapporté le même jour le média américain CNN, auquel un responsable israélien a néanmoins précisé que d’autres options étaient également à l’étude.

La ligne de démarcation serait le corridor de Netzarim, cette route entre Israël et la Méditerranée qui coupe la bande de Gaza en deux, au-dessus du camp de Nuseirat et en dessous de la ville de Gaza, isolant ainsi le tiers nord de l’enclave. « En une semaine, a déclaré Giora Eiland dans la vidéo présentant le plan traduite par CNNl’ensemble du territoire du nord de la bande de Gaza deviendra un territoire militaire. Et ce territoire militaire, en ce qui nous concerne, ne sera pas ravitaillé. C’est pourquoi les 5 000 terroristes dans cette position peuvent soit se rendre, soit mourir de faim.»

« Quiconque reste sera condamné comme terroriste »

Qu’arriverait-il aux civils, certains ayant déjà été déplacés dix fois, qui refusent de quitter la zone par peur du Hamas ou de l’armée israélienne, par incompréhension ou par résignation ? Jusqu’à présent, les ordres « d’évacuation » de l’armée israélienne n’ont jamais réussi à vider les zones ciblées de tous leurs civils. Selon l’ONU, reprend Tuteur, entre 300 000 et 500 000 personnes se trouvent dans le nord de Gaza. Cité par +972, Uzi Rabi, professeur à l’université de Tel Aviv, a donné sa réponse effrayante à la radio israélienne le 15 septembre : « Nous expulsons toute la population civile du Nord. Et quiconque y restera sera légalement condamné comme terroriste et soumis à un processus de famine ou d’extermination.»

Interrogé sur la légalité d’une telle stratégie par Haaretz, le 27 septembre, Giora Eilan a répondu : « Il est permis et même recommandé d’affamer un ennemi, à condition d’avoir préalablement laissé des voies de fuite aux civils. Et c’est exactement ce que je propose. Comme expliqué VérifierActualitésl’armée israélienne et le gouvernement de l’État juif n’ont jamais confirmé ce plan, ni annoncé sa mise en œuvre. Mais la multiplication des signaux inquiète. L’ordre « d’évacuation » de l’armée israélienne, martelé depuis le 6 octobre, s’est accompagné d’un encerclement du quartier de Jabalia, où l’armée israélienne affirme opérer sur le terrain pour la quatrième fois en un an, et où la branche armée du Hamas confirme que des combats ont lieu. Mardi, un ultimatum a également été adressé aux trois hôpitaux du nord de l’enclave, dont les soignants et les patients ont eu vingt-quatre heures pour fuir. Un appel perçu comme une nouvelle indication de la volonté de Tsahal de dépeupler durablement le Nord.

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