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Qu’est-ce que le «C-Dome», déployé pour la première fois par Israël ? – Libération

Qu’est-ce que le «C-Dome», déployé pour la première fois par Israël ? – Libération
La guerre entre le Hamas et Israëlcas

Ce bouclier anti-missile, déployé pour la première fois ce mardi 9 avril, est l’équivalent maritime du fameux « Dôme de fer », un système utilisé depuis 2011 par l’État hébreu pour intercepter les tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza.

Il s’agit d’un nouveau maillon dans le vaste système de défense développé par l’armée israélienne. L’armée israélienne a annoncé ce mardi 9 avril avoir déployé pour la première fois le « C-Dome », la version navale de son bouclier anti-missile baptisé « Iron Dome ». Une nouvelle technologie a été utilisée pour faire tomber un appareil « suspect » qui avait pénétré l’espace aérien israélien.

C’est dans la région d’Eilat, une ville du sud du territoire israélien, que les militaires ont signalé une alerte lundi soir. Évoquant « l’infiltration d’un dispositif hostile », l’armée a assuré ce mardi matin que les forces navales avaient « a identifié une cible aérienne suspecte traversant le territoire israélien ». « La cible a été interceptée avec succès par le système de défense navale C-Dome. » a ajouté l’armée israélienne dans un bref communiqué, qui ne mentionnait pas « pas de blessés ni de dégâts ».

Si l’armée n’a pas précisé la nature du projectile, elle a confirmé « la première utilisation opérationnelle du C-Dome ». Une avancée importante pour le système de défense israélien, qui fait face ces derniers mois à une multiplication des frappes sur son territoire. En février, la ville d’Eilat avait déjà été la cible – interceptée – de tirs de missiles balistiques de la part des rebelles yéménites Houthis, alliés du Hamas palestinien.

Comment ça marche?

Ces derniers mois, le « C-Dome » avait déjà passé avec succès une série de tests. Installé sur les corvettes Saar-6, le nouveau système de défense antimissile est la version navale du « Iron Dome », un bouclier anti-aérien ultra sophistiqué utilisé depuis 2011 par Israël. Sa mission principale : intercepter les tirs de roquettes et d’obus de mortier en provenance de Gaza afin de protéger les populations.

Concrètement, le « C-Dome » suit les mêmes principes que l’Iron Dome, mais depuis la mer. Grâce au radar, il détecte l’objet entrant, par exemple un missile ou un drone. La nature de l’engin, sa trajectoire et sa vitesse sont ensuite identifiées et analysées. Si le projectile présente un risque, un missile intercepteur est lancé pour détruire la cible. Une technologie qui garantit « protection circulaire totale des navires et forte probabilité de destruction »assure sur son site Rafael Defence, le groupe d’armement public qui développe le système.

Protéger les gisements de gaz

Avec le « C-Dome », Israël a «fait un pas de plus», souligne Fabian Hinz, chercheur à l’Institut international d’études stratégiques. Pour cet expert des missiles utilisés au Moyen-Orient, l’idée de développer une version navale est « tout simplement pratique ». « La portée du Dôme de Fer est assez limitée, car il intercepte des objets à courte portée, environ 70 kilomètres. Et comme il est posé à terre, il ne protège qu’une partie limitée de la mer.« .

L’objectif avec cette nouvelle technologie : apporter une couche de défense supplémentaire. D’une part pour protéger les villes et les populations, mais aussi pour protéger les importants gisements de gaz israéliens en Méditerranée orientale. Ces dernières années, l’État hébreu a lancé l’exploitation des champs offshore de Tamar et Léviathan, dans l’espoir de promouvoir son indépendance énergétique et d’exporter son gaz vers le Moyen-Orient et l’Europe.

Protection supplémentaire

Autre avantage du « C-Dome » par rapport à son jumeau terrestre : la grande flexibilité des navires. « Déployez-les simplement quelque part pour donner à un endroit une protection supplémentaire., souligne Fabian Hinz. Un atout non négligeable pour Israël, visé par plusieurs attaques, notamment de la part des Houthis et du Hezbollah.

Pour l’instant, il est cependant difficile de se prononcer sur l’efficacité du « C-Dome ». « C’est un peu tôt, et cela dépend aussi de la nature des cibles en face », » admet Fabian Hinz, qui rappelle aussi que chaque technologie a ses points faibles. D’autant que le système reste cher. Selon les estimations des experts militaires, chaque tir de batterie coûte environ 50 000 dollars (47 000 euros).

Alors pour réduire les dépenses, l’armée israélienne étudie un système de défense ambitieux : le bouclier laser. Une technologie capable d’intercepter de nombreux projectiles, et pour quelques euros seulement. En avril 2022, les premiers tests ont été réalisés – et réussis. Mais depuis, note Fabian Hinz, «on entend peu sur le sujet« . Et si le «rayon de fer» est peu coûteux, on ne sait toujours pas à quel point il pourrait être efficace. « Le problème des lasers, c’est que leur portée est limitée et qu’ils sont très sensibles aux perturbations atmosphériques. Si le temps est nuageux ou brumeux, cela peut être moins efficace. souligne le spécialiste.

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