Il circule sous les noms de « tusi », « tusibi », « poudre rose », « panthère rose », « coke chinois » ou « cocaina rosada ».
Un joli nom pour un produit qui l’est beaucoup moins. Début septembre, les autorités espagnoles ont saisi une grande quantité de drogues de synthèse jamais trouvées dans le pays : plus d’un million de pilules d’ecstasy ont été confisquées ainsi que plusieurs kilos de « cocaïne rose » ou « cocaïne rose » en français. , une drogue apparue récemment en Europe (notamment en Espagne (surtout Ibiza) et en Angleterre). En France, il circule sous les noms de « tusi », « tusibi », « poudre rose », « panthère rose », « coke chinois » ou « cocaina rosada » depuis 2021 dans les clubs ou rave parties sous forme de poudre à sniffer. ou des pilules à avaler.
Contrairement à ce que son nom l’indique, la cocaïne rose ne contient pas de cocaïne. Il s’agit d’un mélange de plusieurs drogues de synthèse comme la MDMA (ecstasy), la kétamine et parfois le 2c-B, combinant ainsi les effets de toutes les drogues : psychédéliques, sédatifs, hallucinogènes et stimulants à intensité variable. Sa composition exacte reste imprévisible, ce qui la rend d’autant plus dangereuse. « C’est l’imprévisibilité du contenu qui contribue à sa dangerosité » résume le président de la Fédération Addiction à 20minutes.fr.
Les utilisateurs pensent en effet qu’ils consomment un stimulant similaire à la cocaïne, alors que sa teneur en kétamine lui confère des effets dissociatifs, c’est-à-dire qu’il peut induire un état de dissociation entre le corps et l’esprit dans lequel la personne est consciente de ce qui se passe, mais ne le fait pas. ne vous sentez pas impliqué physiquement ou émotionnellement. Comme une sensation de « sortir de son propre corps » et une insensibilité à la douleur. « Je ne savais pas du tout ce que c’était, c’est un de mes vendeurs habituels qui m’a donné un échantillon en le qualifiant de « cocaïne pour les riches » Et là je me suis retrouvé dans un état ! Pire que la K (kétamine), comme la K mais qui n’arrête pas (…) Tu crois que tu t’en sors mais non, ça recommence », » déclare un usager de 30 ans, cité dans un rapport de l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes.
« Au vu des effets stimulants potentiellement recherchés par les utilisateurs induits en erreur par le nom du produit et le discours des vendeurs, les effets hallucinogènes dissociatifs de la kétamine peuvent entraîner des complications inattendues pour l’utilisateur. (dont des difficultés respiratoires, des idées délirantes et une perte de conscience pouvant conduire au coma voire à une surdose, ndlr) », explique l’Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT) en février 2024 qui observe un risque croissant d’intoxication. .
Outre sa composition dangereuse et ses risques de surdosage, cette drogue de synthèse pose plusieurs problèmes : elle séduit particulièrement les populations jeunes en raison de sa couleur rose obtenue grâce à des colorants alimentaires et de sa saveur « fraise tagada », « banane » ou « passion ». . De plus, il est difficile de le détecter par les tests de dépistage standards. Cela reste cher mais « accessible » (entre 60 et 100 euros le gramme).
Une drogue légale ? D’un point de vue juridique, il existe un certain flou. La cocaïne rose ne semble pas encore figurer sur la liste des stupéfiants, mais les substances qui la composent (en théorie) sont illégales et leur usage (consommé seul ou en mélange) est strictement interdit. L’acheter, le consommer, le posséder, le donner, le revendre, le produire, le transporter ou conduire après l’avoir consommé sont autant de violations de la loi, passibles de sanctions pénales, quelle que soit la quantité de produit incriminé.