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Qu’est-ce que c’est que des détectives récupérant 90 % des voitures volées ?

En France, un véhicule est volé toutes les quatre minutes. Un chiffre alarmant qui fait s’interroger : « Quand viendra mon tour ? » Si nos voitures, de plus en plus chargées d’électronique, deviennent paradoxalement plus faciles à voler, l’entreprise française Coyote (historiquement connue pour ses détecteurs de radars), a imaginé une solution pour faciliter leur géolocalisation et leur récupération : Coyote Secure. Combinant des traceurs GPS et radio à des détectives, cette solution, aujourd’hui installée dans 400 000 véhicules, se veut d’une grande fiabilité. 20 minutes explique comment cela fonctionne.

Le mouse jacking, le fléau des automobilistes

« Désormais, une voiture peut être piratée comme un PC, notamment avec sa clé mains libres qui émet des ondes », prévient Stéphane Curtelin, directeur marketing et produit chez Coyote, « cela prend entre trente secondes et une minute et demie ». C’est ce qu’on appelle le détournement de souris. S’il manque des solutions pour lutter contre le vol (140 400 véhicules ont été volés en France l’an dernier, un chiffre en augmentation de 5%), Coyote propose la sienne pour… récupérer les véhicules après coup. Et rapidement. Son nom : Coyote Secure.

L’association homme machine

L’idée ici est de combiner technologie et humain pour récupérer le véhicule signalé volé le plus rapidement possible. Pour la technologie, Coyote a imaginé un petit boîtier autonome (autonomie de cinq ans), non brouillable, caché quelque part dans la voiture. Non, ce n’est pas son conducteur qui va tenter de cacher ce traqueurmais un installateur agréé (il en existe plus de 1000 en France) qui dispose de quatorze caches possibles pour chaque modèle de voiture. Lui seul sait où est caché le boîtier émetteur.

Les trackers Coyote permettent de localiser les véhicules volés en temps réel.
Les trackers Coyote vous permettent de localiser les véhicules volés en temps réel.– Capturer

Pour les humains, Coyote a son équipe des détectives. Oui, des détectives en chair et en os, des employés de l’entreprise (généralement d’anciens agents des forces de l’ordre). Dès qu’un véhicule volé est géolocalisé grâce à son tracker, un agent Coyote est envoyé sur place pour confirmer sa présence et contacter les forces de l’ordre, seules habilitées à orchestrer la récupération du véhicule.

Mais il y a un problème : les signaux du traceur GPS embarqué peuvent ne plus être identifiables dès que le véhicule est « enterré » (43 % des véhicules volés le sont, ou stockés ponctuellement dans des parkings souterrains ou des box). Sur zone, l’enquêteur dispose alors d’un récepteur spécifique capable de recevoir des signaux, même faibles, grâce à la technologie radio (dans un rayon de 1 à 5 km). Cela lui permettra de se rapprocher le plus possible de l’endroit où se trouve le véhicule.

91% de récupération en quarante-huit heures

Si Coyote ne précise pas le nombre de détectives dont il dispose (leur nombre aurait doublé l’an dernier), le constructeur revendique 91 % des véhicules récupérés en quarante-huit heures, et 92,7 % en cinq jours. « La vitesse empêche les véhicules d’être démontés ou de partir à l’étranger, même si nous sommes déjà intervenus en Allemagne, en Espagne et aux Pays-Bas », explique Stéphane Curtelin de Coyote. Ainsi, passé les quarante-huit premières heures suivant le vol d’un véhicule, les chances de le récupérer seraient divisées par dix !

Mais, intéressant : en retrouvant certains véhicules équipés de Coyote Secure, il arrive aussi que les détectives du constructeur mettent la main sur de véritables caches de véhicules volés (parfois du même type ou de la même marque, comme les SUV hybrides de moins de 3 ans, très prisés). Il y aurait ainsi 13 % de saisies dites « accessoires », réalisées en complément de celle d’un véhicule équipé du tracker Coyote.

Si Coyote ne dévoile pas le nombre de voitures récupérées par ses limiers en 2023, le constructeur fournit deux chiffres. Celui du prix moyen d’une voiture : « 36 000 euros », selon Stéphane Curtelin (35 474 euros, vérifié). Mais aussi un deuxième : « l’an dernier, nous avons récupéré l’équivalent de 43 millions d’euros de valeur en véhicules ». Ce qui pourrait faire environ 1 200 voitures retrouvées. En cas de véhicule non récupéré, Coyote s’engage à rembourser l’abonnement payé par son propriétaire. Maigre consolation.

125 000 véhicules supplémentaires équipés cette année

La solution Coyote Secure, désormais recommandée par de nombreux assureurs, coûte 14,99 euros/mois (avec un engagement de deux ans), plus 99 euros pour l’installation et la mise en service, plus 4,99 euros pour la livraison. Soit une dépense minimale de près de 464 euros.

Un investissement important, certes, mais qui peut entraîner une réduction de votre prime d’assurance, de nombreux assureurs préférant faire un geste commercial en cas d’équipement, plutôt que de devoir rembourser au propriétaire le montant de sa voiture volée. En 2024, Coyote prévoit d’équiper 125 000 véhicules avec sa solution, soit une augmentation de 25 %. Mais pas les motos : le nombre de caches possibles pour son tracker est trop limité !

Depuis 2005 sur l’écran radar

Historiquement, Coyote, créé en 2005, faisait partie de ces outils communautaires (comme Wikango, Inforads, Alerte GPS, etc.) permettant de signaler les radars fixes et mobiles sur les routes. Arguant de l’augmentation du nombre de morts sur les routes, le gouvernement avait mis un terme à cette pratique en 2011, autorisant finalement le signalement des fameuses « zones de contrôle » par les petits boîtiers de ces marques. La fin des solutions « anti-flash » fixées au tableau de bord de nos voitures a ouvert la voie aux « outils d’aide à la conduite ». A l’époque, les Français en achetaient un million par an (et 2,5 millions de GPS, comme ceux de TomTom) ! Mais c’était avant Waze et Google Maps…

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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