Barre de gauche
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En obtenant une majorité absolue au bureau de l’Assemblée, la gauche pourra élargir sa marge de manœuvre sur les sanctions infligées en cas de manquement au règlement et sur la recevabilité financière des projets de loi.
Est-ce qu’il va y avoir un « changement d’ambiance de travail à l’Assemblée nationale« , comme le prédisait la présidente des députés insoumis, Mathilde Panot ? Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, la gauche a obtenu la majorité absolue au bureau de l’Assemblée, la plus haute instance collégiale de l’institution. Avec quatre députés LFI, trois écologistes, trois députés socialistes et deux députés communistes, la présidente macroniste de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, est donc contrainte à la « cohabitation » au sein du bureau. Cette nouvelle configuration va changer »plusieurs choses »Mathilde Panot a encore assuré. Lesquelles ?
Moins de sanctions ?
C’est l’une des principales prérogatives du Bureau de l’Assemblée : prendre des sanctions contre les députés s’il estime qu’ils violent le règlement intérieur. « La majorité des sanctions ont été prises contre les députés de La France Insoumise lors de la dernière législature, rappelle Mélody Mock-Gruet, docteur en droit public et enseignante à Sciences-Po. Il se pourrait que le nouveau bureau, qui est majoritairement de gauche, soit plus flexible et que nous assistions à un déclin.
Durant la législature, les décisions du bureau de l’Assemblée ont été régulièrement critiquées par les groupes de gauche pour leur sévérité envers les députés insoumis : en mai 2024, l’insoumis Sébastien Delogu a écopé de la sanction la plus lourde, quinze jours d’exclusion des travaux de l’Assemblée, pour avoir