Le député de Renaissance était l’invité de la radio Franceinfo ce lundi 13 mai 2024.
Une proposition qui ne plaît pas aux salariés de la chaîne internationale. Cette semaine est décisive pour l’avenir de France Télévisions et Radio France puisqu’une réforme historique sera examinée ce mardi et mercredi en commission à l’Assemblée nationale avant le vote des députés dans une dizaine de jours. Pour en parler, Jérôme Chapuis a reçu ce lundi 13 mai 2024, le député Renaissance Quentin Bataillon, rapporteur de la mission sur le service public et président de la commission d’attribution des fréquences de la TNT.
« Je pense que cette réforme est d’autant plus importante pour franceinfo »
Tout d’abord, le parlementaire a confirmé le projet de fusion de Radio France et France Télévisions pour janvier 2026 : «Nous avons l’ambition d’une radiodiffusion publique. Nous sommes conscients de son importance pour la démocratie. Nous sommes convaincus que le statu quo n’est pas possible. Aujourd’hui, les usages ont évolué. Il existe une concurrence directe avec les réseaux et plateformes sociaux. Nous devons renforcer la radiodiffusion publique et ce renforcement nécessite des synergies« .
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« Mais va-t-on dire demain France Télévisions, Radio France, franceinfo ? Ces marques existeront-elles encore ? Est-ce que ce sera dans la loi ? » a demandé le journaliste. « Ils existeront toujours. Ceci n’est pas précisé dans la loi. Je pense notamment à Franceinfo. Je pense que cette réforme est d’autant plus importante pour franceinfo. Aujourd’hui, vous avez un directeur commun pour la télévision et la radio. C’est important. Je pense qu’aujourd’hui, disposer d’une chaîne d’information radio et télévisée de service public 24 heures sur 24 est extrêmement important, notamment pour la démocratie.« , a répondu Quentin Bataillon.
« Je soutiens que Franceinfo puisse rejoindre le canal 14 de la TNT pour se renforcer »
Selon lui, la chaîne d’information du service public a «encore beaucoup à faire » : « Je soutiens également que Franceinfo puisse rejoindre le canal 14 de la TNT afin d’être renforcé« . »Je milite aussi pour que franceinfo soit poussée à l’international pour éventuellement remplacer France 24 et avoir cette attractivité nationale et internationale. Cela n’est possible qu’avec une réforme structurelle« , a annoncé le député de la majorité.
Pour rappel, le projet de rapprochement des entités publiques de l’audiovisuel concerne également l’Ina et France Médias Monde (RFI, France 24). « France Médias Monde a un rôle extrêmement important, encore plus aujourd’hui avec le contexte géopolitique. La voix de la France dans le monde a sa place et son importance, tant pour informer tous les Français du monde que pour le soft power. RFI et France 24 sont extrêmement importants. TV5 Monde est également très fortement liée à l’audiovisuel public. Arte a aussi sa place« , a souligné Quentin Bataillon. puremedias.com vous invite à visionner la séquence.
« France 24 est irremplaçable »
Les propos du président de la commission d’enquête dédiée à l’attribution des fréquences de la TNT ont fait réagir les salariés de France 24.« Remplacer » quatre chaînes d’information en français, anglais, arabe et espagnol, destinées à un public international ? Monsieur Quentin Bataillon, c’est ignorer nos spécificités. Heureusement, ce n’est pas le projet de l’Etat actionnaire qui mesure l’importance de France 24 !« , a écrit Vanessa Burggraf, directrice de la chaîne internationale.
La présentatrice de France 24, Pauline Paccard, s’est également étonnée de l’envie de «remplacer plus de 400 journalistes« , « 150 correspondants dans le monde » Et « des dizaines de millions de téléspectateurs« . Et la Grande Reporter Julie Dungelhoeff rappelle que France 24, « c’est une expertise de plus de 15 ans sur les enjeux internationaux » : « France 24 est irremplaçable« . »Se passer de l’expertise de tous nos journalistes qui ont vécu le printemps arabe, les guerres, les crises diplomatiques, la pandémie. Les médias ne sont pas des entreprises comme les autres. L’information n’est pas une marchandise« , a dénoncé Audrey Racine, experte en environnement de France 24.