Développement de vaccins, trois souches au lieu de quatre, possibilité d’arrivée sur le marché d’un vaccin à haute dose pour les seniors… La campagne de vaccination pour la saison 2025-2026 se prépare déjà.
La saison de la grippe bat son plein… Mais il est déjà temps pour les autorités sanitaires de préparer l’hiver prochain ! En effet, chaque année, les vaccins contre la grippe font l’objet d’un long processus qui débute en février et se termine en octobre, lorsque commence la campagne de vaccination. Quelles nouveautés peut-on attendre pour la saison 2025-2026 ?
Nouveauté pour l’hiver prochain : les vaccins contre la grippe ne contiendront que trois souches de grippe, contre quatre jusqu’à présent. Cela fait suite à une décision prise en mars dernier par l’Agence européenne des médicaments (EMA). Jusqu’à présent, les vaccins dits « quadrivalents » protégeaient contre quatre variétés des principaux virus grippaux responsables des épidémies humaines, A(H1N1), A(H3N2), B/Yamagata et B/Victoria. Les lettres A et B font référence à deux des trois types existants de virus grippaux, H et N aux types d’antigènes (hémagglutinine et neuraminidase) présents à la surface du virus, et les noms « Yamagata » et « Victoria » aux endroits où les virus ont été caractérisés pour la première fois.
L’EMA a décidé que les futurs vaccins seraient « trivalents », c’est-à-dire qu’ils ne contiendraient que deux souches de type A et la souche B/Victoria. En effet, en partie grâce aux mesures barrières mises en place contre le Covid-19, « la souche B/Yamagata ne circule plus depuis mars 2020 » explique la Direction générale de la santé. Elle « ne constitue plus une menace pour la santé publique à l’échelle mondiale » selon l’EMA, qui a donc estimé qu’il n’était plus pertinent de le conserver. Les vaccins qui en contiennent pourraient même « présentent un faible risque de réintroduction de la lignée chez l’homme par réassortiment de la souche vaccinale B/Yamagata avec la souche de type sauvage B/Victoria ».
Chaque année, l’Organisation mondiale de la santé définit en février les souches à contenir dans le vaccin antigrippal pour l’hiver suivant dans l’hémisphère nord. Un « pari » sur l’avenir qui s’avère essentiel : les souches de grippe qui circulent changent chaque année, mais la fabrication des vaccins prend plusieurs mois. L’OMS doit donc rendre son verdict sur le contenu des futurs vaccins d’ici 6 semaines.
Le choix des souches impacte en partie le délai de fabrication des vaccins. « Chaque année, nous devons nous adapter car les variétés n’évoluent pas toutes de la même manière, elles sont plus ou moins compliquées à produire et certaines ont des rendements plus faibles. »explique Charles Wolf, directeur France du laboratoire Sanofi. Trois laboratoires pharmaceutiques ont été choisis par les autorités sanitaires pour fournir les vaccins pour l’hiver 2025-2026 : Sanofi, Seqirus et Viatris.
Fournir un vaccin contre la grippe est un long processus, qui prend 6 à 8 mois entre la définition de la souche et sa commercialisation. Les pharmacies sont donc invitées par la Direction générale de la Santé à indiquer immédiatement aux fabricants le nombre de doses de vaccins qu’elles comptent commander, afin qu’ils puissent planifier leur production dès que l’OMS aura choisi les souches.
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Ensuite, un processus de fabrication complexe devra commencer. Tout commence… dans un œuf de poule fécondé. Le nombre d’œufs nécessaire pour répondre à la demande est donc l’un des nombreux paramètres à anticiper. Ceux-ci sont en effet produits dans des fermes spécialisées, car « des conditions sanitaires et environnementales drastiques sont nécessaires pour que les œufs soient exempts d’agents pathogènesprécise Charles Wolf. Dans la production de vaccins contre la grippe, 70 % de temps consacré aux contrôles qualité ! » L’œuf sert à faire croître le virus, qui s’y développera pendant trois jours. « Ensuite on le récolte et on l’inactive, pour ne garder que des séquences » reconnu par le système immunitaire. En pratique, il faut 1 œuf pour fabriquer 1 dose de vaccin.
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Sanofi espère, en plus de son classique Vaxigrip, pouvoir proposer aux patients français âgés de 65 ans et plus une version spécifique, Efluelda. Il s’agit d’un vaccin à dose plus élevée, destiné à compenser l’immunosénescence, c’est-à-dire le fait que le système immunitaire devient moins efficace avec l’âge. Equipé d’une quantité d’antigènes quatre fois supérieure à celle d’un vaccin à dose standard pour chaque souche vaccinale, « il est tout aussi bien supporté »plaide Charles Wolf.
Efluelda, qui dispose d’une autorisation de mise sur le marché pour sa version quadrivalente depuis avril 2020, et pour sa version trivalente depuis novembre dernier, aurait dû être disponible cet hiver en France. Mais le laboratoire et les autorités n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur son prix. Dans un premier avis rendu en 2020, la Haute autorité de santé (HAS) a rendu un avis favorable au remboursement, estimant la prestation médicale rendue « important » chez les personnes âgées de 65 ans et plus, mais sans apporter aucune amélioration par rapport aux vaccins traditionnels. Le prix envisagé était cependant un peu plus de deux fois supérieur à celui des vaccins classiques (hors rabais accordés à la Cnam), soit une trentaine d’euros pour Efluelda contre une douzaine pour les vaccins non à haute dose. Les allégations tarifaires sont jugées trop élevées : « Le très faible impact sur les résultats sanitaires et l’organisation du système de santé ne justifie pas une telle augmentation des coûts d’acquisition des vaccins, ce qui implique la nécessité d’une forte réduction du prix annoncé. »a estimé la Commission d’évaluation économique de la HAS en 2020.
De nouvelles données réelles montrent un « bénéfice d’efficacité équivalent à 20 points de couverture vaccinale, plaide désormais Charles Wolf. Nous pourrions éviter 15 000 à 16 000 hospitalisations en moyenne par an, et 700 décès. Le dossier est actuellement en cours d’examen par la HAS, nous l’attendons pour déterminer le bénéfice médical rendu » qui permettra de décider du prix et du remboursement par la Sécurité Sociale. « Aujourd’hui, la France est le seul grand pays d’Europe à ne pas disposer de vaccin différencié, adapté aux seniors. »
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