Quels sont les sept « Swing States » qui peuvent décider du sort de l’élection ?
Ils pourraient, une fois de plus, faire la différence dans quelques semaines. Alors que l’élection présidentielle américaine se tiendra mardi 5 novembre, son issue reste encore incertaine. En tête des sondages nationaux, Kamala Harris est encore loin d’être élue. En cause : les fameux « swing states », ces États qui peuvent faire pencher l’élection américaine dans un sens ou dans l’autre. Mais quels sont ces sept états ?
Dans cet Etat de près de 13 millions d’habitants, où a grandi Joe Biden, ce sont plutôt les candidats démocrates qui l’emportent. Depuis 2000, l’État n’a échappé à son candidat qu’une seule fois : en 2016, lorsque Donald Trump l’avait emporté face à Hillary Clinton avec 48,2 % des voix contre 47,5 % pour le candidat démocrate. . Mais quatre ans plus tard, le président républicain sortant est battu par Joe Biden (50 % contre 48,8 %).
Sans surprise, la tendance est favorable à Kamala Harris, la candidate démocrate, selon une moyenne des sondages. Mais son avance est très faible : 0,7 point au 13 octobre, avec 48,1% contre 47,4% pour Donald Trump. Une avance qui ne dépassait pas 2,3 points à la mi-août, et qui reste depuis sous la barre des 1,5 points.
Preuve de l’importance de remporter cet Etat aux yeux des candidats, leurs équipes respectives devraient y dépenser plus du double que dans n’importe lequel des six autres swing states.
Jusqu’à l’annonce de la candidature de Kamala Harris à la place de Joe Biden, Donald Trump était favori dans les sondages. De plus, les près de 11 millions d’habitants de Caroline du Nord donnent plutôt leur vote au candidat républicain. Depuis 1980, seul Barack Obama avait réussi, en 2008, l’exploit de s’imposer face au candidat républicain de l’époque, John McCain, avec une marge très étroite : 49,7 % contre 49,4 % des voix.
Un exploit qu’il n’a pas pu rééditer quatre ans plus tard face à Mitt Romney, battu avec 48,4% des voix contre 50,4 pour le Républicain. Lors de ces deux candidatures, Donald Trump l’a toujours emporté, avec respectivement 49,8% puis 49,9% des voix.
Donald Trump ou Kamala Harris ? Dans les sondages, les électeurs de Caroline du Nord sont totalement indécis, puisque selon une moyenne des sondages, l’écart entre les deux candidats n’a jamais dépassé le point. Mais depuis fin septembre, Donald Trump semble légèrement creuser l’écart, passant de 0,1 point d’avance le 30 septembre à 0,9 point d’avance le 13 octobre.
En 2020, l’État était au cœur des polémiques. Il aura fallu un mois et trois recomptages pour certifier la victoire de Joe Biden avec 12 000 voix d’avance, soit 0,23 point. Avec un peu plus de 11 millions d’habitants, la Géorgie compte 16 grands électeurs, qui penchent très souvent du côté républicain.
Depuis 2000, George Bush, John McCain, Mitt Romney ou Donald Trump ont toujours gagné sauf… une fois.
La Géorgie est le « Swing State » le plus indécis puisque depuis fin juillet, le candidat arrivé en tête de la moyenne des sondages a changé cinq fois, mais jamais de plus de 1,4 point d’avance. Au 13 octobre, Donald Trump compte 0,9 point d’avance selon une moyenne des sondages.
Le Michigan faisait partie du « mur bleu », et de ces 18 États à avoir systématiquement voté pour un candidat démocrate aux élections présidentielles entre 1992 et 2012. Mais le mur bleu s’est fissuré en 2016, avec la victoire de Donald Trump sur Hillary Clinton avec 47,5% des voix contre 47,3%. Une surprise qui ne se reproduira pas quatre ans plus tard : Joe Biden remporte alors l’Etat avec 50,6 % des voix contre 47,8 % pour le président républicain sortant.
Avec 10 millions d’habitants, le Michigan compte 15 grands électeurs et penche de loin davantage en faveur des démocrates. En 2008 et 2012, Barack Obama l’a emporté respectivement par 16 et 10 points sur ses rivaux républicains.
Kamala Harris pourrait cependant perdre ces 15 grands électeurs, même si elle est en tête des sondages depuis fin juillet. Mais l’écart continue de se réduire, passant de plus de trois points fin août à 0,8 point au 13 octobre.
Au cœur du vote : la situation à Gaza. Si Joe Biden a apporté un fort soutien à Israël, cet État est celui qui compte la plus grande proportion d’Arabes-Américains dans le pays, mais aussi une importante population étudiante. Tout le monde ne pourrait pas voter en faveur de la candidate démocrate, affaiblissant mécaniquement son score, sans toutefois voter pour Donald Trump.
Les plus de 7 millions d’habitants de l’Arizona changent-ils leur position politique, historiquement acquise par les Républicains ? Depuis 1948 et la victoire du démocrate Harry Truman, seuls Bill Clinton en 1996 et Joe Biden en 2020 avaient remporté l’Etat.
Depuis le début des années 2000, l’écart en faveur du candidat républicain s’est considérablement réduit. En 2000, 6 points d’avance pour George Bush face à Al Gore, et même 10 points en 2004 pour le même George Bush face à John Kerry.
En 2016, Donald Trump l’avait emporté avec 48,7 % face à Hillary Clinton. Mais quatre ans plus tard, le président républicain sortant est battu par Joe Biden, qui l’emporte avec 49,4 % des voix contre 49,1 % pour le président républicain sortant. La frontière sud de l’État avec le Mexique fait de l’Arizona l’un des États où les débats sur l’immigration sont les plus houleux.
L’avantage semble être donné à Donald Trump dans cet Etat, où il aurait 1,8 point d’avance sur Kamala Harris, selon une moyenne des sondages au 13 octobre, avec 48,4% contre 46,6% des voix. Kamala Harris a toutefois été en tête pendant une bonne partie du mois d’août, avant que sa rivale républicaine ne creuse jour après jour l’écart dans les sondages.
Favorable aux démocrates depuis 2000, cet État a cependant connu une exception : en 2016, le Wisconsin et ses près de 6 millions d’habitants ont voté en faveur de Donald Trump, à 47,2% contre 46,5% pour Hillary Clinton et ont contribué à l’élection surprise de la candidate républicaine, la premier de son camp à s’imposer en 32 ans.
Mais quatre ans plus tard, le Wisconsin renoue avec ses traditions : le candidat démocrate, Joe Biden, l’emporte avec 49,5 % des voix contre 48,8 % des voix contre le candidat républicain. Comme Barack Obama, John Kerry et Al Gore avant lui.
Dans les sondages, un léger avantage revient à Kamala Harris, créditée de 48% en moyenne contre 47,4% pour Donald Trump, selon une moyenne des sondages au 13 octobre. Mais l’écart, de 0,6 point, se réduit de jour en jour. . Il était de 2,3 points le 26 septembre.
Les plus de 3 millions d’habitants du Nevada ont des idées pour l’avenir. Ou du moins dans leurs votes. En 2000 puis en 2004, ils ont voté en faveur du républicain George Bush, avec une avance moyenne de près de 3 points. En 2008 et 2012, c’est Barack Obama qui a gagné leurs faveurs, avec une avance moyenne de 10 points.
En 2016 et 2020, ils ont voté massivement pour l’opposante de Donald Trump, Hillary Clinton puis Joe Biden, avec à chaque fois entre deux et trois points d’avance pour le candidat démocrate. De bon augure pour Kamala Harris ?
L’écart est extrêmement faible dans les sondages, avec 0,5 point d’écart en faveur de Kamala Harris, créditée de 47,6% contre 47,1% pour Donald Trump. Au cœur des enjeux électoraux, l’économie, alors que l’État enregistre l’un des taux de chômage les plus élevés du pays, mais aussi le vote latino, qui représente 20 % des électeurs de l’État.